Publié le 12 Février 2021

Il semblerait qu'on ait tendance à privilégier les points suivants dans son matériel :
- Le ski. D'abord pour des raisons techniques, éventuellement pour des histoires de look et enfin pour le côte social : comme les "djeuns" s'identifient entre eux à la marque de leurs fringues, le randonneur a parfois besoin de s'identifier à son ski.
- La chaussure. Pour des raisons techniques mais aussi d'ergonomie : il faut qu'on s'y sente bien.

Et qu'en parallèle on néglige le DVA et la fixation. Pour le DVA, j'avais alerté il y a quelques années sur le côté discutable du randonneur équipé de skis dernier cri mais d'un vieil Ortovox F1 non révisé. Pourtant, un bon DVA (et un bon savoir-faire) sont indispensables pour retrouver rapidement celles et ceux avec qui on randonne. Ce point me semble en amélioration. D'abord par la force des choses ; les vieux ARVA étant de plus en plus au rebut. Mais aussi parce que la formation porte ses fruits. Et c'est une bonne chose.

Reste la fixation.
Hormis les acharnés qui recherchent souvent la légèreté, nombreux sont des randonneurs qui vont au moins cher à savoir, une Dynafit Speed (d'occasion). Cela reste un très bon choix. Son fonctionnement est simple et elle fait le job avec sa talonnière élastique. Il reste cependant un point crucial : le réglage DIN. Sur cette Speed (comme sur beaucoup de modèle), le réglage minimal (frontal comme latéral) est à 5. On a tendance à assimiler le chiffre 5 à 50 kilos. C'est une erreur. Cette valeur est à pondérer selon de nombreux critères en plus du poids de la personne :
- le niveau/le style de ski
- la pointure de chaussure
- l'âge du skieur (qui influe sur sa façon de skier ; le fait aussi que le risque d'accident est plus élevé et plus problématique à réparer pour les seniors)

Pour les gabarits légers donc, cette valeur 5 n'est pas adaptée. Regardons le tableau ci-dessous. On comprendra que pour une fille de 50 kilos, le réglage de la fixation devra être de :
- 4/4,5 pour une bonne skieuse de pointure 38
- 3,5 pour une débutante en pointure 37
En sachant que plus on skie doucement, plus il sera difficile de déchausser. Je connais beaucoup d'accidents problématiques (fractures) qui se sont déroulés lors de chutes à très faible vitesse par non-déchaussage.

Le réglage des fixations

Cette sur-côte de la valeur DIN intervient parfois par méconnaissance, souvent par peur de déchausser alors qu'il ne l'eût pas fallu. Rappelons à cette occasion que dans des endroits où il ne faut pas déchausser (pente raide, passage exposé en neige dure etc), il existe un truc tout simple pour s'en prémunir : relever le levier de la butée pour verrouiller, puis l'abaisser à nouveau une fois sortie de la portion en question. 

Des solutions.
Si on tient vraiment à conserver sa (vieille) speed (ou consoeur), il existe un autre truc facile à mettre en place pour limiter les problèmes. Beaucoup d'accidents se produisent par non déchaussage latéral (ligaments entre autres). Pour cela, on peut déjà démonter la grosse vis arrière, sortir le grand ressort et enlever le petit ressort intérieur (avant de remonter le système en ne laissant donc que le grand ressort). Cela diminue la valeur DIN qui n'aura plus rien à voir avec la valeur inscrite sur le repère. Il faut alors faire des essais pour trouver le bon réglage. A la maison, ski au pied, chaussure verrouillée descente, ski bloqué (par un tiers par exemple) : faire un mouvement brutal et latéral du talon et trouver la valeur adéquate pour pouvoir déchausser dans les à-coups les plus forts. A noter qu'on peut aussi aller légèrement au-delà des 4 mm usuels entre la talonnière et l'arrière de la chaussure pour diminuer la valeur de déclenchement. Tout cela est bien évidemment à tester avant usage. Il reste le problème frontal : celui-ci n'a malheureusement pas de solution suffisante y compris en reculant légèrement la talonnière. Les chutes frontales (blocages subites du ski dans une neige collante ou sur un relief dur) peuvent avoir pour conséquence des fractures tibia/péroné. Dans ce cas, la meilleure solution reste la fixation adaptée. Il y en a de plus en plus sur le marché. Notons par exemple respectivement la Plum Pika / Guide 7 avec butée ET talonnière dont la valeur DIN est réglable jusqu'à la valeur 4 / 3,5. On retrouve cette valeur de 4 sur l'entrée de gamme Dynafit (Speed Turn) mais au prix d'une talonnière beaucoup trop haute, diminuant l'amplitude et le confort de la foulée. Cette hauteur de 60 mm (alors qu'à mon sens l'idéal se situe à 35-40 mm) ce retrouve par ailleurs sur la Plum Guide 7, faisant de ce fait la Pika comme ma préférée des 3.

Plum Pika et Guide 7
Plum Pika et Guide 7

Plum Pika et Guide 7

Cette question se pose encore plus sur du matériel enfant. Car on n'a pas forcément envie de mettre le prix pour un nombre limité de sorties et de dénivelé. Tout en sachant que la valeur 3,5 DIN risque même d'être encore trop élevée. Les enfants doivent être briefés. A skis de randonnée, les bonnes bases consistent à garder de la marge en descente, afin de limiter l'accident. En n'oubliant pas qu'un secours pourra être un peu longuet, dans le froid, inconfortable etc. En restant prudent et en diminuant la valeur latérale grâce au truc du ressort énoncé plus haut, on doit pouvoir débuter dans des proportions de sécurité acceptable, en attendant l'arrivée sur le marché (et celui de l'occasion) de modèles adaptés et... abordables !

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse, #matériel

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Publié le 11 Février 2021

Que ce soit à pied ou à skis, je suis définitivement un adepte de la boucle. Les filles en sont même conditionnées, si bien qu'au retour d'une sortie, j'ai souvent droit à la phrase : Papa, on a fait une boucle !!

Alors, dès que c'est possible, j'essaie toujours de choisir des itinéraires en boucle, permettant de ne jamais avoir le même paysage à l'aller et au retour. A skis, c'est assez compliqué et notamment en initiation. Les itinéraires courts et faciles ne sont pas légion, alors s'il faut en plus dessiner une boucle...

Fort de nombreux repérages dans le secteur d'Allevard, nous avons toutefois pu réaliser un joli circuit ce jeudi, avec montée par l'itinéraire de rando de la station jusqu'aux Plagnes (les filles depuis le Super Collet, le père depuis Malatrait) puis descente dans le versant ouest. Celui-ci étant fort avalancheux, il faut vraiment bien connaître le seul passage (assez raide quand même) qui, à mon goût, rend ce risque quasi nul. Le retour est longuet mais quasi sans effort par le pas du Boeuf, la baraque des Mouilles, et même un petit suffixe par un itinéraire habituellement réservé aux raquettistes.

Du ski varié (alpage, crêtes, pente, forêt), des manips (remettre les peaux, apprendre à traverser un ruisseau sans mouiller les peaux et sans déchausser), du soleil, du brouillard, une première partie avec du monde, une seconde absolument seuls. Encore une bien belle sortie et les filles qui accumulent de l'expérience.

Montée : décor splendide !
Montée : décor splendide !
Montée : décor splendide !
Montée : décor splendide !
Montée : décor splendide !
Montée : décor splendide !

Montée : décor splendide !

Descente première partie : magnifique !
Descente première partie : magnifique !
Descente première partie : magnifique !
Descente première partie : magnifique !
Descente première partie : magnifique !

Descente première partie : magnifique !

Suite et fin : seconde partie de descente sous le stratus puis remise des peaux et petite descente pour finir
Suite et fin : seconde partie de descente sous le stratus puis remise des peaux et petite descente pour finir
Suite et fin : seconde partie de descente sous le stratus puis remise des peaux et petite descente pour finir
Suite et fin : seconde partie de descente sous le stratus puis remise des peaux et petite descente pour finir

Suite et fin : seconde partie de descente sous le stratus puis remise des peaux et petite descente pour finir

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #ski-glisse

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Publié le 9 Février 2021

Je n'ai rien trouvé de mieux. Une randonnée dans le massif de Belledonne, jusqu'au col de Bédina, au-dessus du domaine de ski nordique nommé Beldina... En résumé, la rando était bien belle, signant les retrouvailles avec la poudre ET le soleil. Il faudra voir ce qui se profile mais l'interruption aura finalement été de courte durée.

Celle-ci, on ne l'avait pas encore faite avec les filles : montée par les pistes de Prapoutel puis col de Bédina et descente par la combe du même nom, habituellement surtracée en hors-piste. Pour le coup, il y avait encore de vastes champs de poudre. Neige vraiment bonne à la descente et le lien entre la couche humide et les chutes de dimanche semble bon. On dirait que l'humidité s'est propagée dans la couche supérieure, limitant les possibilités d'une éventuelle couche fragile. Il faudra surveiller avec les nouvelles précipitations annoncées cette nuit.

Montée versant nord-ouest
Montée versant nord-ouest
Montée versant nord-ouest
Montée versant nord-ouest

Montée versant nord-ouest

Descente versant sud-ouest
Descente versant sud-ouest
Descente versant sud-ouest
Descente versant sud-ouest

Descente versant sud-ouest

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #ski-glisse

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Publié le 8 Février 2021

C'est un mot à la mode. Dès qu'une situation sort de l'ordinaire, on parle souvent de vigilance. La mise en place de situations de vigilance (météo, terroriste, sanitaire...) est une communication qui a son importance pour le commun des mortels. Il reste à déterminer si le curseur est toujours bien placé. Pour ce qui nous intéresse (météo notamment), on notera que la vigilance n'est pas une vigilance absolue mais qu'elle est relative et ce point peut paraître discutable. On note en effet les points suivants :
- chutes de neige : dès que celles-ci sont prévues significatives en plaine (à partir de 5 cm en moyenne), un département passe en vigilance orange sauf les Hautes-Alpes (ça a bien dû arriver mais je n'ai jamais vu le 05 en vigilance neige). Pourquoi cette exception ? Pour y avoir habité, je peux témoigner que bien qu'habitant à 700 m d'altitude (vs 200 pour Grenoble), le Gapençais n'est pas mieux armé pour affronter la route enneigée que le Grenoblois, ni matériellement, ni techniquement.
- froid : je m'interroge sur la vigilance "grand froid" (en plus de vigilance neige) annoncée aujourd'hui pour les départements du nord (de la France) qui vont subir un ... -5°C. Cela a-t-il un sens ? Certes, cela n'est pas monnaie courante dans ces départements mais, contrairement à la neige, est-ce que cela génère une difficulté significative particulière ? Je ne pense pas.

De par ces petits exemples, même si peu importants au final, on pointe du doigt le système actuel, d'un côté très informatif mais d'un autre, peut-être trop protecteur. La dramatique avalanche des Orres en 1998 avait amené le maire du coin (si mes souvenirs sont bons) à interdire le ski de randonnée provisoirement. Je me souviens alors avoir vu émerger le slogan : interdire c'est déresponsabiliser.

La frontière n'est pas évidente à trouver. Aujourd'hui, on cohabite entre deux mondes, celui des professionnels qui font un énorme travail d'information et de prévention, et celui de l'Etat qui le fait aussi mais qui y ajoute de nombreuses interdictions parfois estimées complètement loufoques pour ceux qui connaissent bien le milieu concerné.

A propos des avalanches, domaine souvent montré du doigt, il faut prendre conscience de la mesure des choses. Les avalanches, sur dix ans, c'est 257 morts soit en moyenne moins de 26 par an. 26 de trop certes, mais cela reste un petit nombre et surtout, avec une tendance globalement stable malgré une explosion du nombre de pratiquants. Et il faut noter que l'arrêté pris par le maire haut-alpin il y a plus de vingt ans a fait très peu d'émules depuis. On peut donc considérer qu'en l'absence d'interdiction de circuler sur la neige, le ratio pratiquants/décédés est en chute libre. L'occasion de féliciter le travail effectué par tous les professionnels de la montagne. Et de voir que cela porte sans doute davantage ses fruits que des interdictions à tour de bras.

On termine en relativisant un peu, histoire de ne pas avoir l'impression que finalement, l'accident d'avalanche reste rare :
- les pentes sont davantage sécurisées par la fréquentation et la destruction artificielle des couches fragiles
- de nombreux pratiquants restent quasi exclusivement sur des domaines peu dangereux 

Vigilance donc et surtout cette année où tous les professionnels pointent du doigt un manteau neigeux particulièrement délicat sur les Alpes du nord avec un "mille-feuille" (nombreuses petites chutes de neiges superposées) et des couches fragiles (dont celle du sable du week-end dernier).

D'ailleurs, avec un mini-créneau (très) matinal, il m'est apparu sans histoire de réaliser une petite dent de Crolles , qui n'avait pris qu'une dizaine (15 maxi) de centimètres de neige contrairement à Belledonne. En arrivant sur le parking à 6h30 du matin, nous sommes déjà quatre personnes en route pour les sommets. Phénomène un peu grenoblois sans doute. Sommet au lever du soleil. Sans doute une sortie dangereuse pour le commun des mortels compte tenu de la configuration de cette course et de l'horaire mais jugée sans danger par les habitué(e)s. Comme quoi, tout est relatif...

Vigilance
Vigilance
Vigilance
Vigilance

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Rédigé par lta38

Publié dans #Chartreuse, #ski-glisse, #nivo-météo

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Publié le 7 Février 2021

Humide à souhait. La neige tombe dru sur le parking. Bien humide car le refroidissement ne s'est amorcé que récemment. Malgré la veste censée être imperméable, je suis rapidement mouillé. Puis glacé un peu plus haut avec le regel. Des conditions assez difficiles pour rester longtemps en montagne dans ces conditions, en tous cas avec cet équipement. Mais en revanche excellentes pour le ski avec 30 cm de neige fraîche sur Belledonne vers 1800 m et même davantage au-dessus. Le tout avec une cohésion de feutrage qui n'incite pas à aller tâter des pentes plus soutenues.

La descente dans la combe de Bédina depuis la crête du petit téléski se fait d'abord au radar (peu de repères) puis devient excellente avec les premiers arbres qui aident à enchaîner les virages. Retour du bon ski donc sur Belledonne. Restera à garder les quatre roues au sol dans la descente, ce qui ne sera pas le cas de tout le monde.

On attend avec impatience les précipitations à venir pour espérer faire totalement disparaître cette couche de sable, ce qui est encore loin d'être le cas.

+30

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #ski-glisse

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