Publié le 18 Décembre 2015

Un nouveau randonneur a été tué en Haute Savoie il y a quelques jours par un chasseur ayant appuyé sur la gachette sans identifier ce qu'il avait entendu bouger. Une vie brisée ; des vies brisées ; celles de son épouse, de ses enfants, de ses proches...

La lettre courageuse de l'épouse du trailer relayée ci-dessus pose une question capitale : on fait quoi maintenant ?

Car depuis l'accident de Freydières, il n'y a pas eu de réaction nationale de la part du gouvernement. Lorsqu'une route est, ne serait-ce que menacée par des éboulements (cf l'histoire du Chambon), on la ferme et a fortiori, lorsqu'un accident se produit (gorges de la Bourne, de l'Arly...). Lorsqu'un problème se produit dans une entreprise avec accident corporel, les normes se durcissent sur tout le territoire.

Plusieurs accidents de chasse se sont produits cette année et on ne fait rien. Le dernier en date dans ma région se situe dans le Trièves où un homme est très grièvement blessé. La commune de Revel sur laquelle s'est produit l'accident ayant coûté la vie à un étudiant grenoblois a d'ores et déjà décidé de mettre en place l'année prochaine une zone de non-chasse autour du point de départ des randonnées. Mais le risque n'est pas spécifique à Revel. Il est partout.

Par respect pour les personnes touchées et leurs familles, ne peut-on pas, en attendant de se réunir (au plus vite), faire un geste de bon sens ? A un mois de la fermeture de la chasse, n'aurait-on pas pu avoir la décence de fermer la chasse la poignée de dimanches restants ? (et ensuite, on voit ce qu'on met en place concrètement et à demeure à partir de la saison prochaine). 

Cette absence de réaction me laisse (presque) coi. J'encourage tous les randonneurs à ne pas baisser les bras. Etre prudent ne veut pas dire grand chose. On ne va pas se balader avec des gilets fluos pendant quatre mois et passer notre temps à crier et siffler dans la nature. La seule prudence consiste à ne pas y aller. J'encourage au contraire les randonneurs à ne pas déserter la montagne et à affirmer haut et fort leur droit d'aller et venir.

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Rédigé par lta38

Publié dans #humeur

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Publié le 17 Décembre 2015

Lors de mon dernier passage dans le coin, il me manquait une pente en excellentes conditions à "ratisser" : la face ouest des Illettes. Injustement délaissée alors que c'est une des plus belles descentes du secteur, je ne l'avais skiée qu'une seule fois en janvier 2002.

Ce petit "renouveau", ne cache pas le reste : une approche fort longue et ultra connue, surtout ces derniers jours (avec un passage au sommet de la cime de la Jasse pour la dixième fois en deux semaines...), un enneigement de plus en plus limite et une chaleur digne d'un mois de mai avec l'isotherme zéro degré à plus de 3000 m. Si les conditions d'enneigement sont un peu melleures que lors des deux mois de décembre précédents, la durée de ces températures "caniculaires" est exceptionnelle. Ceci étant, il vaut mieux ça en décembre qu'en février. Avec le soleil bien bas sur l'horizon, la sous-couche reste bien en place dans les orientations qui ne regardent pas le sud et sur les plats.

Nouveau départ de Pipay donc ; entre la lassitude, l'ouverture définitve de la station le week-end à venir, la dégradation de l'enneigement sur les versants chauds et la petite croûte de pluie de la veille, il se pourrait que ce soient mes dernières cartouches (un mot à la mode) de ski à côté de la maison, en attendant l'or blanc. Nico est de la partie. Dans la descente de la cime de la Jasse, ce beau et jeune collant-pipette équipé de bâtons carbones au demeurant inutiles sur cette sortie, en laisse une partie entre deux cailloux. Ca devrait le ralentir et me permettre de suivre mais le bougre jette l'éponge car préfère retrouver sa pointe de bâton pour la réparer ultérieurement. Je poursuis seul en direction du col de l'Aigleton. Dans la remontée aux Illettes, j'aperçois un "coureur" sur mes talons. Il en fallait davantage pour dérourager l'homme bleu. Devant, je pioche avec des quantités de neige meubles non négligeables et des skis parfois scotchés dans la colle. Sans parler de la chaleur que je ne supporte toujours pas même si c'est agréable de grimper à 2500 m d'altitude en tee-shirt, manches retroussées, zip ouvert et sans les gants... La jonction s'opère au sommet.

Les dernières cartouches
Les dernières cartouches
Pente terminale des Illettes

Pente terminale des Illettes

Les dernières cartouches
Face ouest des Illettes, esthétique vous avez-dit ?

Face ouest des Illettes, esthétique vous avez-dit ?

Après une belle descente, il faut rentrer au bercail. Il ne reste pas moins de deux remontées non négligeables (300 m de dénivelé chacune) et il est déjà 16h15. J'ai laissé beaucoup de forces dans cette montée aux Illettes et suis pas mécontent de laisser le plus jeune tracer dans la neige pourrie qui ne regèle pas, même à l'ombre.

Remontée à la Dent du Pra

Remontée à la Dent du Pra

Les dernières cartouches
Descente sud-ouest de la Dent

Descente sud-ouest de la Dent

Retour à la Jasse ; à peine plus de 17h. On ne devrait pas allumer la frontale. Derrière, les conditions ne sont dégradées avec cette petite croûte de pluie. Et ça commence à être bien trafollé, en partie par ma faute et ce blog. Bon on s'est bien amusé encore mais maintenant, ça suffa comme si.

Et dire que rien n'est en vue avant l'année prochaine...

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

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Publié le 16 Décembre 2015

Deux matinées particulières sur Belledonne. L'une de par les astres ; l'autre par les couleurs. Cette dernière série bat, contre toute attente car de très loin, tous les records de ma page Facebook Au coeur de Belledonne : 1130 like pour "seulement" 1340 "j'aime la page" à la date de mise en ligne de cet article. Un ratio énorme pour des images, certes qui claquent mais à mon sens loin d'être les plus belles que j'ai pu publier. Comme quoi les goûts et les couleurs !

Alignement Vénus, Lune, Mars, Jupiter !

Alignement Vénus, Lune, Mars, Jupiter !

Vénus et la Lune

Vénus et la Lune

Les deux mêmes en plan un peu plus serré

Les deux mêmes en plan un peu plus serré

Le Belledonne du matin (XVI)
Le Belledonne du matin (XVI)
Les fameux paysages colorés : embrasement dans le secteur Sept-Laux - Ferrouillet

Les fameux paysages colorés : embrasement dans le secteur Sept-Laux - Ferrouillet

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Rédigé par lta38

Publié dans #paysages

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Publié le 15 Décembre 2015

Le visage de Chamrousse en 2030 ? (en jaune, les stations : Recoin et Roche Bé, Freydières, la Pra 2100 station "verte" accessible uniquement en RM ; en rouge et bleu les principales remontées mécaniques)

Le visage de Chamrousse en 2030 ? (en jaune, les stations : Recoin et Roche Bé, Freydières, la Pra 2100 station "verte" accessible uniquement en RM ; en rouge et bleu les principales remontées mécaniques)

1- TSD Bérangère

2- TC Croix

3- TSF Robert

4- TSD Vans

5- TSD Oursière

6- TSD Doménon

7- TC Freydières

8- TC Grand Colon

9- TSD Merlat

10- TSD Lauzière

11- TC Belledonne

12- TSF Grande Lance

13- Funiculaire (souterrain) de la Pra

La course est partout. Dans tous les domaines. La station de Chamrousse relance le projet d'équipement du sommet des Vans. Arguments : emploi, extension du domaine nécessaire pour plaire, pour aller plus haut en altitude chercher une neige qui fait parfois défaut en bas, ça n'empêchera pas les promeneurs de venir en été s'y balader...

Vu sous cet angle, on peut effectivement difficilement être contre... Mais regardons ça de plus près.

- Emploi. Il faudra construire un télésiège et modeler une piste, voire deux si on annexe aussi (probable) le vallon des Escombailles. Emploi temporaire donc. Il faudra ensuite trois/quatre (?) pisteurs de plus pour gerér ces nouveautés. Emploi à moyen terme. Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Insuffisant pour "valider" le projet bien sûr.

La station de Chamrousse propose 80 km de pistes entre 1650 m (1400 même pour la piste de Casserousse) et 2250 m. Le dénivelé de ses pistes n'est pas son point fort mais un rajout des Vans ne changera rien (la piste des Vans ne fera que 400 m de dénivelé). On skie chaque année sans souci (disons que si y'a souci, y'a vraiment souci partout) de décembre à mi-avril car l'altitude moyenne est haute pour une "petite" station des Alpes du nord (2000 m). Certes, en cas de grosse disette, on pourra ouvrir la piste des Robert (au demeurant inintéressante) et celle des Vans (sans doute plus attrayante) avec retour station par la TC de la Croix mais ce sera surtout valable pour les débuts de saisons qui traînent un peu. De manière générale, les stations de basse altitude (1500 m max) tournent bien au moins un an sur deux actuellement en Isère donc a fortiori Chamrousse tourne normalement à peu près tous les ans. Au-delà de l'altitude sur un versant ouest bien ensoleillé et très caillouteux, une remodélisation (un engazonnement) des pistes actuelles du Recoin orientées au nord-ouest permettrait de commencer la saison avec des quantités plus faibles. A la fermeture de station en avril chaque année, les pistes restent pourtant skiables sur près de... 100% du domaine. L'argument du réchauffement climatique en cette période de COP21 était facile mais malheureusement fallacieux. En quand on utilise des arguments fallacieux, on perd en crédibilité.

- Pour plaire, on pourra, en trichant d'une grosse cinquantaine de mètres, annoncer 2500 comme altitude haute du domaine, et, avec quelques autres aménagements, parler de 100 km de pistes même on en sera sans doute bien loin en réalité. Mais côté ski, absolument rien d'intéressant ne nécessitant un tel "massacre".

- En été, les promeneurs qui trouvaient jadis un site sauvage aux lacs Robert ne pourront plus faire abstraction des pylônes. C'est déjà limite aujourd'hui mais là... Avec peut-être un confortable restaurant d'altitude au sommet des Vans ? L'intérêt du site sera vraiment diminué.

Les Vans depuis la croix de Chamrousse en début de saison (archives décembre 2006)

Les Vans depuis la croix de Chamrousse en début de saison (archives décembre 2006)

Et puis, tant qu'on y est, pourquoi ne pas modeler une piste descendant à l'Oursière ? Avec un télésiège à gros débit, on pourrait ensuite rejoindre la plaine de la Pra. Sur celle-ci, je verrais bien une station verte. La Pra 2100. Depuis Freydières, accessible désormais par une télécabine au départ de la nouvelle gare SNCF de Domène, un funiculaire sous le Grand Colon donnerait accès aux habitants. Sur le plateau, on pourrait s'y déplacer avec de petits véhicules électriques. L'été, piscine, golf (il y a déjà l'herbe). L'eau serait à volonté et gratuite. On pourrait même la mettre en bouteille et l'exporter dans le monde entier. La station pourrait s'étendre en direction de la Grande Lauzière, du Grand Colon et de la croix de Belledonne désormais dotée d'une piste noire sécurisée par de gros filets sous les Doménon et au-dessus du lac du Crozet. Avec des enneigeurs, on pourrait descendre toute la saison jusqu'à Freydières voire un petit extra plein nord jusqu'à Pont Rajas pour annoncer plus de 2000 m de dénivelé à faire pâlir les vallon de la Grave...

Bon arrêtons là les conneries.

Mais aménager, on ne sait jamais où ça va s'arrêter. Alors que l'offre française est déjà supérieure à la demande, une telle confisquation d'un domaine sauvage nous apparaît comme une violation pure et simple de notre nature.

Il va falloir rester vigilant et se mobiliser si le projet prenait de l'ampleur.

Car en toute objectivité, peut-on, pour la SEULE raison d'être un peu plus attractif sur le papier auprès de la clientèle, s'octroyer le droit de massacrer un pan de montagne, tout en ne sachant pas si ces retombées seront positives y compris à moyen terme ?

Nous devons rester vigilant car céder à cette extension, au-delà de cette première dégradation, est la porte ouverte à la suite.

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Rédigé par lta38

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Publié le 12 Décembre 2015

... sortie de ski de la saison ? Alors que le manque de neige au mois de décembre se fait sentir pour la troisième année consécutive (un peu moins cette année que les deux précédentes toutefois) et qu'on tourne en rando surtout sur les pistes de ski et les alpages avec une épaisseur de neige toujours nettement inférieure au mètre, la question mérite d'être posée après ces 3000 m de dénivelé dans Belledonne, sur du terrain plutôt caillouteux en été.

Car aujourd'hui, tous les ingrédients du grand ski étaient réunis : une neige d'excellente qualité dans toutes les descentes, l'absence des randonneurs (inhabituel pour ce secteur) donnant à cette sortie un goût de wilderness, le privilège de faire la trace tout le long, le grand soleil, un pote motivé en la présence de MonLio,  un circuit esthétique de trois kilomètres verticaux, la lumière rasante du solstice d'hiver... 

Mille premiers mètres verticaux dans l'ombre depuis Pipay : arrivée à la cime de la Jasse, sommet que je foule pour la septième fois en dix jours (et il y en aura une huitième un peu plus tard dans la journée)

Mille premiers mètres verticaux dans l'ombre depuis Pipay : arrivée à la cime de la Jasse, sommet que je foule pour la septième fois en dix jours (et il y en aura une huitième un peu plus tard dans la journée)

Descente 1 : Jasse sud-est. Pas encore assez transformée à 10h30 mais du bon ski quand même

Descente 1 : Jasse sud-est. Pas encore assez transformée à 10h30 mais du bon ski quand même

Montée 2 somptueuse (faite il y a deux jours) : la dent du Pra

Montée 2 somptueuse (faite il y a deux jours) : la dent du Pra

Descente 2 : transfo dans le petit couloir sommital puis poudre

Descente 2 : transfo dans le petit couloir sommital puis poudre

Poudre sur la fin de la descente 2 à 2050 m au replat de l'Aigleton

Poudre sur la fin de la descente 2 à 2050 m au replat de l'Aigleton

Montée 3 : direction le col de la Vache

Montée 3 : direction le col de la Vache

Replat du Grand Clot : magnifique !

Replat du Grand Clot : magnifique !

Au milieu du chaos de blocs sous le col de la Vache

Au milieu du chaos de blocs sous le col de la Vache

Fin de la montée 3 dans l'ombre, mais quelle poudre !

Fin de la montée 3 dans l'ombre, mais quelle poudre !

Descente 3 : excellent !

Descente 3 : excellent !

Excellent encore

Excellent encore

Excellent toujours

Excellent toujours

Pour finir au fjord du lac du Cos. Sauvage !

Pour finir au fjord du lac du Cos. Sauvage !

Pause contemplative

Pause contemplative

Montée 4 : direction la Belle Etoile

Montée 4 : direction la Belle Etoile

On ne se lasse pas de la vue

On ne se lasse pas de la vue

Replat des lacs de la Belle Etoile

Replat des lacs de la Belle Etoile

Face aux Grandes Rousses

Face aux Grandes Rousses

Devant les aiguillettes du pic de l'Apparence

Devant les aiguillettes du pic de l'Apparence

Quantité de neige tout à fait correcte sous le sommet. Malgré les seulement quinze centimètres de neige fraîche ; au-dessus de 2300 m en versants froids, la trace n'est pas si facile à faire et on progresse nettement moins vite que sur une "autoroute"

Quantité de neige tout à fait correcte sous le sommet. Malgré les seulement quinze centimètres de neige fraîche ; au-dessus de 2300 m en versants froids, la trace n'est pas si facile à faire et on progresse nettement moins vite que sur une "autoroute"

Descente 4 : couloir sud de Belle Etoile. Transfo puis poudre. What else ?

Descente 4 : couloir sud de Belle Etoile. Transfo puis poudre. What else ?

Coup d'oeil à notre trace de montée au col de la Vache

Coup d'oeil à notre trace de montée au col de la Vache

Fin descente 4 sous l'Aigleton : c'est tout bon !

Fin descente 4 sous l'Aigleton : c'est tout bon !

Montée 5 : courte, vers le col de l'Aigleton

Montée 5 : courte, vers le col de l'Aigleton

Descente 5 : courte aussi. Le seul endroit où il fallait vraiment faire gaffe. Enneigement limite dans ce lieu hautement caillouteux

Descente 5 : courte aussi. Le seul endroit où il fallait vraiment faire gaffe. Enneigement limite dans ce lieu hautement caillouteux

Montée 6 : vers la cime de la Jasse pour le retour au bercail

Montée 6 : vers la cime de la Jasse pour le retour au bercail

Sommet. 16h. Un peu plus de sept heures sur les skis.

Sommet. 16h. Un peu plus de sept heures sur les skis.

Descente 6 : couloir sud-ouest de la Jasse comme il y a dix jours avec entrée directe. Transfo nickel pour finir, avant la combe en neige froide puis les pistes

Descente 6 : couloir sud-ouest de la Jasse comme il y a dix jours avec entrée directe. Transfo nickel pour finir, avant la combe en neige froide puis les pistes

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Rédigé par lta38

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