J'étais parti pour une heure ou deux "juste pour l'ambiance". Grosse déception : très peu d'activité dans ce coin. C'est à se demander si ce ne serait pas à cause des dérangements humains. Le brame se déplace, de nuit, en forêt... timide. Il faut vraiment que l'on soit vigilant. Meilleur moment de la "journée" : en approchant de nuit une place de brame, je tombe nez à nez avec un cerf bien excité. Je ne vois rien mais il est là à vingt mètres à bramer et à s'acharner sur des branches. Je reste un moment à profiter de ce spectacle sonore puis le cerf continue sa route... et moi aussi. Le jour se lève ; ça ne brame pas. Je me contenterai d'observer à distance dans les prairies. Pas grand chose à se mettre sous la dent. Un jeune cerf se nourrit dans un vieux verger.

Là encore, la preuve de la méfiance des animaux. Il ne m'a pas repéré ; je suis assez loin de l'autre côté du talweg. Il n'y a pas de coup de feu, rien qui ne semble le perturber. Et pourtant, il ne quitte pas la lisière. Après une dizaine de minutes, il rentre à couvert.

Il n'y a pas beaucoup de lumière. Le jour se lève à peine et le ciel est couvert avec même quelques gouttes. En face, beaucoup plus loin, quatre biches courent à perdre haleine poursuivies par un autre jeune cerf. Une photo juste pour le souvenir : on ne peut faire difficilement plus mauvais en qualité d'image.

Mais ce blog s'étant aussi substitué à mon cahier de notes perso, il me sert donc de "mémoire" et je me permets donc aussi quelques images "à jeter". Pour les visiteurs de ce blog que je remercie à cette occasion, cela permet aussi de "s'immerger" dans cette ambiance particulière du brame du cerf. Et aussi de montrer qu'il faut beaucoup, beaucoup de sorties, de la patience, et sans doute un peu de chance pour faire de belles images. Bonne chances à toutes et à tous.

Montée à la nuit noire sur un "nouveau" site. Il fait bien chaud mais cette fois, ça brame. On ne peut pas dire que ce soit dément mais ça brame. Il faut un bon moment pour arriver sur le site présumé et le temps de trouver des indices favorables, il fait bien jour. Mais les cerfs continuent de bramer régulièrement. Cependant, le terrain est difficile : peu d'ouvertures, végétation abondante. La seule possibilité de progression est celle des sentes laissées par les animaux.

8h30. Ca brame à proximité. Attendre. Le cerf semble monter le long d'une crête. Effectivement il apparaît entre deux sorbiers, magnifique. Brève observation mais entre l'ambiance brame et cette rencontre, on peut dire que la journée est déjà bien réussie.

Après avoir attendu un moment, on continue l'exploration des lieux, le plus discrètement possible. L'idée est d'aller se poster sur cette crête où le cerf est passé. Effectivement, il s'agit d'un passage et il y a quelques zones dégarnies pour espérer faire une photo si ça veut bien sortir.

10h. Ca brame tout près. "Il" est là. Je vois ses bois mais il reste à couvert. Finalement, ce sont deux biches qui traversent la trouée. Immobile derrière le filet, je ne fais pas de photo en espérant que le cerf suive derrière. Ce sera le cas mais l'enf... il emprunte un autre passage de 3/4 dos et sans bramer.

C'est un bon coin. Si je dois revenir en pleine activité, c'est là que je me posterais. Mais désireux de mieux connaître les lieux, on va explorer le vallon suivant qui s'avèrera le plus truffé de traces... mais aussi le plus délicat d'accès avec une vision limitée.

Malgré quelques rares trouées, le sorbier ferme énormément le terrain. Dans tous les cas, l'endroit est sublime et sauvage.

Un peu plus loin, deux autres cerfs se présentent mais impossible de tenter quoi que ce soit. Midi, peut-être la plus jolie photo de la journée même si il ne s'agit pas de photo de brame : tout près, un cerf traverse la forêt de sorbiers.

Il passera entre les bosquets, toujours en partie masqué. Une bien belle sortie sauvage dans un site qui a du potentiel mais fort délicat d'accès.

Le brame étant en retard, je laisse tomber l'idée initiale de partir repérer un "nouveau" spot, préférant attendre qu'il y ait du bruit car l'endroit s'annonce bien forestier et il y a de l'approche. Du coup, afin de profiter du beau temps, je décide de partir dans Belledonne, au départ de la Gorge.

Arrivé au lac Blanc, les baskets prennent la direction nord vers la pointe des Excellences que je ne connais pas.

L'idée est de rejoindre au plus vite le soleil que l'on trouve sur l'arête des Excellences.

L'ascension est facile nononbstant une brèche un peu profonde dans laquelle il faut descendre délicatement.

En face, Belledonne a bien gardé la neige. le couloir nord du pic Couttet devrait rester blanc jusqu'à l'hiver.

Idem pour les névés sous le col des Lances à 2400 m d'altitude.

Belle vue du sommet sur la Chartreuse et une petite couche de stratus qui s'avance jusqu'à Crolles. Pour boucler, je descends par l'autre arête, celle qui tombe vers Jean Collet. Du sale terrain "chamois" que je ne recommande pas en partie haute. On se concentre puis ça déroule beaucoup mieux sauf un court passage bien raide mais heureusement bien pourvu en "marches" de chamois. On retrouve alors le sentier "supérieur" du lac Blanc, celui qui traverse au-dessus du lac pour rejoindre le vallon de la mine de Fer en amont de Jean Collet.

Petit coup d'oeil aux couleurs d'automne (c'est parti pour les myrtillers en flammes) et descente en courant jusqu'à la Gorge. Ca n'a pas chômé pour cette boucle d'environ 1800 m de dénivelé.

Affût "chou blanc" ce soir et comme je suis dérangé par un promeneur du soir par-dessus le marché, je quitte discrètement mais sûrement le poste d'affût avant l'heure ou presque. En regagnant la voiture, j'observe au crépuscule ces quatre biches qui elles aussi surveillent un coureur du soir. L'occasion de tester (sans surprise, c'est vraiment mauvais), les 12800 ISO du 60D.

Troisième sortie et pas un seul brame entendu. Cependant, ça et là, les copains rapportent que ça a démarré, parfois sur les chapeaux de roue en ce début de semaine. Espérons que ça se prolonge un peu plus tard que d'habitude sinon, ça va être très court.

Après une première sortie (comme souvent) sans écoute ni observation, la seconde se révèle être plus intéressante. J'étais parti pour faire seulement du repérage. En arrivant assez tôt (17h30) sur la clairière où je voulais me poster, j'avance à pas de loup, sait-on jamais, l'appareil photo à la main monté sur le monopode. Et là, c'est la surprise. En plein soleil, en pleine chaleur, "il" est là. Ca bouge dans un bosquet. Je suis à contre-vent donc rassuré pour l'odorat mais en revanche, les mouvements dûs à mon arrivée ne sont pas passés inaperçus, de même que quelques brindilles ayant craqué sous mes pieds. Un bien gros cerf sort du bosquet avec une biche. Tout proche. Ne m'ayant pas senti, il reste un instant à me regarder. Je suis immobile mais il m'a vu après m'avoir entendu. J'écrase le déclencheur et certaines images seront même coupées tant le cadrage est serré. Quelle proximité ! J'aurais toutefois préféré avoir le 70-200 plutôt que le 300 mm !

La biche essaie de prendre le vent mais a priori ne sentira rien. Reste qu'ils m'ont vu (et/ou entendu) arriver sur le site malgré les précautions prises et sans se presser, ils prenent leur sente habituelle et regagnent le taillis.

Je resterai dans le secteur jusqu'à la nuit. Pas un brame, ni là, ni à distance. Rien. Et sur d'autres sites, c'est la même remarque par les copains.

Une sortie de mise en bouche fort sympathique de par cette image propre et nette au cadrage serré d'un beau cerf mais ce n'est pas encore l'extase côté brame car la photo, c'est une chose, mais l'ambiance et l'émotion en sont une autre. Et puis, observer un animal paisible dans son milieu c'est quand même plus gratifiant que de l'avoir dérangé. Une belle émotion quand même que cette brève rencontre !

A noter que les animaux sont bien là et actifs. Allez, ça devrait démarrer !