humeur

Publié le 13 Septembre 2023

Les récents événements liés aux tentatives d'interdiction de pénétrer sur une partie du balcon est de la Chartreuse m'invitent à évoquer le sujet ici bien que je ne sois sans aucun doute pas le mieux placé pour en parler. Ces faits assez improbables se passant juste au-dessus de ma tête, il était difficile de les ignorer mais auparavant, je souhaitais faire un petit point sur la notion de propriété privée.

Beaucoup de gens, peut-être une majorité, n'ont pas en tête ce qui signifie "propriété privée". Cela occasionne des échanges parfois incisifs sur le net, des comparaisons totalement incongrues (l'abominable classique étant "que diriez-vous si quelqu'un s'invitait pour pique-niquer sur votre terrasse ?"), au mieux, des messages inutiles qui polluent et rendent la lecture des échanges moins évidente.

Tout cela provient d'un manque de compréhension du mot "privé", trop souvent confondu avec le mot "interdit". Privé ne veut pas dire interdit. Privé veut simplement dire que le terrain appartient à quelqu'un (à la limite à plusieurs personnes en même temps). Au même titre qu'une entreprise est privée. Ce qualificatif est à mettre en comparaison avec le mot "public". En d'autres termes, un terrain public est imprescriptible et inaliénable ce qui n'est pas le cas d'un terrain privé.

Un terrain, qu'il soit public ou privé, répond à des règles qui peuvent varier (ou pas). Par exemple, un animal sauvage, qu'il soit sur un terrain public ou privé ne peut être "prélevé" qu'en obéissant aux règles de la chasse. Mais le propriétaire d'un terrain privé peut interdire la chasse sur son domaine (il existe différentes procédures selon la taille de la parcelle). Le bivouac peut être toléré sur une parcelle communale (publique donc) mais interdite par le propriétaire (privé donc) d'une parcelle voisine. etc.

Il n'y a donc aucun lien entre le fait qu'une propriété soit privée et qu'elle soit interdite au... public ! Les propriétés réellement interdites au public sont celles qui sont directement matérialisées par une limite :
- votre jardin, votre terrasse, votre champ clôturés
- éventuellement un (plus grand) terrain "agricole (prairie, champ, forêt...) clos et matérialisé par des panneaux (le fameux "propriété privée, défense d'entrée") aux endroits où la pénétration est possible (portails, allées...).

Bien évidemment, quelle que soit la nature du terrain, si vous vous permettez de faire du feu, de couper du bois, de piétiner un champ de blé, une prairie de fauche ou de récolter des fruits, vous êtes en infraction si la législation ne le permet pas (c'est souvent le cas) et sur un terrain privé, il vous faudra l'autorisation du propriétaire. Pour le reste, si vous ne faites que passer, il faut distinguer les deux cas :
- domaine public : la liberté "d'aller et venir" vous autorise à le traverser et même y séjourner en respectant les règles en usage.
- domaine privée : en théorie, vous devez avoir l'autorisation du propriétaire.

Le "en théorie" a en effet beaucoup de sens. Sans dégradation, sans agression, la pénétration sur une propriété privée même sans l'autorisation du propriétaire n'est pas un délit. Elle est même permise par la liberté d'aller et venir et fort heureusement de manière logique. Imaginez la complexité de mettre les pieds dans un champ ou dans une forêt s'il fallait d'abord trouver à qui cela appartient puis contacter la personne concernée et enfin attendre sa réponse ! Pour que le propriétaire puisse engager des poursuites, il faut qu'il ait utilisé toutes les dispositions possibles pour matérialiser l'interdiction et que l'intrus ait usé d'un procédé illégitime pour y pénétrer. En gros, il faut que la propriété soit entièrement close et encore mieux, avec le fameux panneau d'interdiction de pénétrer tous les dix mètres sur le grillage ou le mur d'enceinte...

Cette règle a perduré jusqu'en 2023 mais causait des problèmes d'engrillagements excessifs par de petits propriétaires, néfastes à la circulation de la macro-faune sauvage à quatre pattes. Elle a quelque peu changé récemment, donnant la possibilité d'interdire la pénétration sur une propriété non close matérialisée entièrement par des panneaux. Entendez par là que si un propriétaire veut interdire son terrain, il n'est plus obligé de le clore : il lui suffit désormais d'apposer des panneaux, par exemple tous les cinq mètres sur le pourtour (sur des arbres, des rochers, des poteaux plantés etc). C'est ce changement de législation qui a sans doute incité le propriétaire d'une partie des Hauts de Chartreuse (voir carte plus bas) à poser des panneaux sur chaque sentier, chaque sente permettant de venir sur sa propriété. Ce faisant, M. De Quinsonas-Oudinot se heurte aux randonneurs qui voient ici la confiscation (certes autorisée par la loi mais logiquement mal acceptée dans une société dite "de partage" et surtout, en raison des motivations de cette interdiction qu'ils considèrent peu vertueuses) d'un territoire d'exception. Et le problème n'est pas prêt d'être résolu : étant données les dimensions et la morphologie de la propriété, non seulement la clôture est impossible mais la pause de panneaux tous les 5-10 mètres (ce qu'il faudrait en théorie car on n'est pas obligé d'entrer par un sentier et donc de voir ces panneaux, et c'est sans doute ce qui sera mis en avant en cas de conflit) reste coûteuse, pas toujours possible et inefficace durant la longue période hivernale quand la signalisation sera partiellement invisible. Sans compter que certains randonneurs pourraient aller jusqu'à ôter certains de ces panneaux.

M. De Quinsonas se lance donc dans une guerre qui n'est pas gagnée d'avance. La législation lui donne raison mais on peut trouver cela excessivement égoïste. En effet, ce territoire, sans doute hérité d'une période ancestrale, a été façonné par les millénaires. Il recèle un patrimoine naturel inestimable : le magnifique vallon de Marcieu, la crête des lances de Malissard, le sangle de l'Aup du Seuil et son Aiguillette, la tour Percée et l'arche Miracle. Il n'est pas concevable que ces beautés soient soustraites aux hommes, encore moins quand on sait que la véritable raison demeure la rente de la chasse privée. Oui, il faut bien comprendre que la chasse est ici louée très chère (Russes, Américains...) en appuyant sur le caractère sauvage exceptionnel des lieux. Et la surfréquentation de ces dernières années, associée à la ventilation des randonnées y compris hors sentier, "annule" ce critère qui attire les chasseurs du monde entier. Pire ; cette surfréquentation s'accompagne de nombre d'incivilités qui dégradent le site.

Certains sont directement responsables de ces incivilités (ceux qui font des feux, bivouaquent en grands groupes bruyants, mettent ou jouent de la musique, se perdent hors des sentiers...) même si c'est souvent par méconnaissance de "ce qu'on peut faire et ce qui paraît inadapté au milieu". Car à leur décharge, il n'y a ni formation ni information (encore que dans une réserve naturelle, les feux sont explicitement interdits par exemple). On peut aussi mettre dans le même fourre-tout la fâcheuse tendance aujourd'hui à vouloir tout, tout de suite, sans prendre le temps de comprendre, de s'informer, d'attendre. D'autres sont indirectement responsables de ces incivilités : Pascal Sombardier en ayant porté à la connaissance de tous, ces lieux secrets et en incitant à les parcourir ; moi-même pour la découverte du massif de Belledonne sous toutes ses formes (et tant d'autres endroits via mon blog) ; les réseaux sociaux où tout le monde (dont bibi) y va de sa photo (ici "Chartreuse, le groupe pour partager ses photos") ; les sites communautaires (camptocamp, altitude rando)... La liste est longue.

Cela fait bien longtemps que je qualifie internet de deux critiques :
- la positive : tout le monde peut s'exprimer, partager, échanger
- la négative : tout le monde peut s'exprimer, partager, échanger

Aujourd'hui, même si ce n'est sans doute pas l'unique raison de la fermeture des hauts de Chartreuse, nous récoltons les fruits de cette course à l'image et de cette multiplicité presque infinie d'une information majoritairement redondante. Il nous faudra peut-être revoir la copie.

Alors, que va-t-il se passer en Chartreuse ? Je serais bien orgueilleux de prédire quoi que ce soit. En revanche, il me semble qu'on aurait pu, et il n'est pas encore trop tard, trouver un compromis "à l'amiable" pour contenter toutes les parties. Et peut-être qu'en parallèle, il faudrait faire évoluer cette nouvelle loi parce que si chaque propriétaire (heureusement, je suis certain que tous n'ont pas le même état d'esprit, mais bon...) en fait ainsi, cela va devenir compliqué de se déplacer l'esprit tranquille. Je regrette les réactions à chaud sur les réseaux notamment, rendant la situation encore plus tendue et n'incitant sans aucun doute pas le propriétaire des lieux à infléchir sa "politique". S'il y a quelque chose à faire bouger, c'est bien sur la législation "en haut" plutôt que d'accumuler des missiles contre-productifs à l'attention de M. le Marquis qui, paraît-il, déteste en plus qu'on l'appelle ainsi. Il est même une piste à ne pas négliger : l'État ne pourrait-il pas s'approprier ce territoire exceptionnel (unique en France) ? Mais dans ce cas, est-on prêt à payer ?

En attendant, je reste déçu par l'être humain car une solution simple, satisfaisant toutes les parties, aurait pu être trouvée ici :

  1. Application des règles d'une Réserve Naturelle :
         * Activités définies (par exemple : randonnée, escalade sur de rares piliers, pas de VTT, parapente à une certaine distance du sol...)
         * Feux interdits
         * Bivouacs interdits
         * Nuisances sonores excessives interdites (musique avec instruments ou enceintes)
         * Compléter la liste
  2. Sentiers définis. Tout ou partie de la liste suivante : Ragris, tour Percée, arche Miracle, sangle de l'Aup du Seuil, accès à l'aiguillette Saint-Michel et au pilier de l'Aup du Seuil (grimpe - en rappelant que le nombre de cordées est très faible ici compte tenu de la difficulté et de l'équipement en place), lance sud de Malissard, inscription romaine, jonction Aup du Seuil - ancien GR, ancien GR, crête Bellefond - Aup du Seuil. Avec interdiction absolue d'en sortir (un principe qui fonctionne très bien dans les Abruzzes en terrain non enneigé - c'est évidemment impossible lorsqu'il y a de la neige au sol).
  3. Habilitation d'une équipe chargée de faire respecter ces règles mais surtout, panneaux d'information précis sur site et communication pédagogique massive sur les réseaux et autres sites à ce sujet.
     

Un tel fonctionnement permettrait à chacun de passer sur les sites exceptionnels définis plus haut et laisserait autant de combes et autres cirques aux libres décisions du propriétaire quant à qui peut les parcourir. Je me refuse à intégrer la chasse dans mon monologue. Je ne suis pas chasseur, pas spécialement fan de cette activité en déclin (en témoignent la division par deux des chasseurs en 30 ans et les campagnes "Macron" pour tenter de calmer cette anti-dynamique) mais n'en fais pas un cheval de bataille pour les grands herbivores lorsqu'elle respecte les règles (je suis en revanche remonté contre la chasse aux oiseaux dont la majorité est en déclin ou encore certaines pratiques peu vertueuses comme la vènerie sur ou sous terre mais c'est un autre sujet). Il faut bien comprendre que, quelle que soit la donne ici (Réserve ou pas ; interdictions ou pas ; haute ou faible fréquentation), le droit de chasse revient au propriétaire. Créer une Réserve Naturelle sur une propriété privée n'implique pas expropriation. Et donc, le propriétaire peut refuser ou accepter avec ses conditions. C'est ce qui s'est passé en Chartreuse. Lorsque la RN des Hauts de Chartreuse a été créée en 1997, M. de Quinsonas a accepté que son terrain en fasse partie, à condition de conserver son droit de chasse. Mais ce n'est pas pour autant qu'il y fait n'importe quoi. Les animaux sont recensés et le nombre de chamois (c'est en grande majorité cette chasse au chamois qui attire ici) à tuer est conditionné par la règlementation française.

En résumé, X chamois sont attribués et seront tués quoi qu'il arrive, ici ou ailleurs en Chartreuse. Le reste s'ajoute à ces dégradations. Et le nombre de chasseurs évoluant chaque année sur ces terres étant très nettement inférieur à celui de tous les autres bipèdes, lorsque M. de Quinsonas parle de dégradation du biotope par ces derniers, il a entièrement raison. Bien évidemment, là où cela irrite, c'est qu'il aurait pu tout simplement interdire la chasse sur ses terres. Fustiger le dérangement de la faune ou l'érosion d'un sentier quand on tolère l'abattage d'animaux apparaît comme paradoxal. D'autant qu'il n'aurait même pas eu à payer les dégâts aux agriculteurs (rappel : ce sont les chasseurs qui paient les dégâts causés aux agriculteurs s'ils ne font pas les quotas) puisque le chamois n'a aucun impact sur les champs et autres cultures. Mais, la chasse est ici une activité juteuse et nous ne pouvons l'y obliger tant que la législation française le permet.

Je déplore donc l'absence de décision concertée à l'amiable ; je déplore les points sur lesquels beaucoup se sont appuyés pour dénoncer le problème ; je déplore également l'attitude égoïste et intransigeante du propriétaire des lieux ; je déplore enfin le silence et l'immobilisme des autorités à ce sujet (PNR de Chartreuse, communes et plus haut). J'espère sincèrement que tout le monde sortira grandi de ce conflit avec une solution acceptable (et acceptée). Sans quoi, j'ai peur qu'on s'enlise et que tout le monde y perde, a minima en liberté, énergie et en tranquillité, y compris le propriétaire du terrain !

Le vallon de Marcieu en hiver

Le vallon de Marcieu en hiver

La tour Percée et ses yeux ! Avec ses 29 m de longueur, cela en fait la plus grande arche naturelle des Alpes !
La tour Percée et ses yeux ! Avec ses 29 m de longueur, cela en fait la plus grande arche naturelle des Alpes !

La tour Percée et ses yeux ! Avec ses 29 m de longueur, cela en fait la plus grande arche naturelle des Alpes !

Le territoire concerné (périmètre à confirmer)

Le territoire concerné (périmètre à confirmer)

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Rédigé par lta38

Publié dans #humeur, #Chartreuse

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Publié le 5 Avril 2023

Me faisant agresser (entendez par là, a minima, gestes physiques, souvent accompagnés de noms d'oiseaux et parfois sanction pouvant avoir de graves conséquences qu'est un dépassement sans respecter la distance d'écartement minimale) à chaque sortie, j'en conclus que les instances/autorités du code de la route et de la sécurité routière n'effectuent pas suffisamment leur travail formatif. 

La bande cyclable (espace étroit sur le côté droit de la chaussée dont elle est séparée par une simple marque blanche discontinue) et la piste cyclable (idem mais séparée par un trottoir en dur, plus ou moins large) ne sont, sauf dans de très rares cas, pas obligatoires pour les vélos. Cela signifie que le vélo peut très bien ne pas l'emprunter et rester sur la chaussée qui n'est donc pas exclusivement réservée aux véhicules à moteur. Cette condition est suffisante pour qu'il ne soit pas correct de pointer un cycliste en lui montrant la voie cyclable sur laquelle il devrait être, encore moins le dépasser à 20 centimètres !

A gauche, le panneau carré apposé au niveau des pistes/voies cyclables qui signifie que les vélos sont autorisées (mais non obligés) à les emprunter (par exemple, lorsqu'il s'agit de trottoirs, en théorie interdits aux vélos sans ce panneau). Au milieu, le panneau rond bleu qui signifie en revanche une obligation pour les vélos (souvent en bordure d'une voie rapide sur laquelle ils ne sont - heureusement - pas autorisés à circuler). Généralement, ce panneau est doublé d'un autre panneau rond mais cette fois cerclé de rouge (celui de droite) qui signifie une interdiction. Il est alors posé sur la chaussée réservée aux véhicules à moteur. A gauche, le panneau carré apposé au niveau des pistes/voies cyclables qui signifie que les vélos sont autorisées (mais non obligés) à les emprunter (par exemple, lorsqu'il s'agit de trottoirs, en théorie interdits aux vélos sans ce panneau). Au milieu, le panneau rond bleu qui signifie en revanche une obligation pour les vélos (souvent en bordure d'une voie rapide sur laquelle ils ne sont - heureusement - pas autorisés à circuler). Généralement, ce panneau est doublé d'un autre panneau rond mais cette fois cerclé de rouge (celui de droite) qui signifie une interdiction. Il est alors posé sur la chaussée réservée aux véhicules à moteur. A gauche, le panneau carré apposé au niveau des pistes/voies cyclables qui signifie que les vélos sont autorisées (mais non obligés) à les emprunter (par exemple, lorsqu'il s'agit de trottoirs, en théorie interdits aux vélos sans ce panneau). Au milieu, le panneau rond bleu qui signifie en revanche une obligation pour les vélos (souvent en bordure d'une voie rapide sur laquelle ils ne sont - heureusement - pas autorisés à circuler). Généralement, ce panneau est doublé d'un autre panneau rond mais cette fois cerclé de rouge (celui de droite) qui signifie une interdiction. Il est alors posé sur la chaussée réservée aux véhicules à moteur.

A gauche, le panneau carré apposé au niveau des pistes/voies cyclables qui signifie que les vélos sont autorisées (mais non obligés) à les emprunter (par exemple, lorsqu'il s'agit de trottoirs, en théorie interdits aux vélos sans ce panneau). Au milieu, le panneau rond bleu qui signifie en revanche une obligation pour les vélos (souvent en bordure d'une voie rapide sur laquelle ils ne sont - heureusement - pas autorisés à circuler). Généralement, ce panneau est doublé d'un autre panneau rond mais cette fois cerclé de rouge (celui de droite) qui signifie une interdiction. Il est alors posé sur la chaussée réservée aux véhicules à moteur.

Voilà pour la législation. Reste(nt) maintenant la pratique (et l'éthique). On peut effectivement se demander, en tant qu'automobiliste, pourquoi un cycliste se priverait d'un aménagement qui lui est réservé pour rouler sur la chaussée principale. Eh bien non mes chers amis automobilistes, ce n'est ni par méconnaissance, ni pour vous emmerder. Que cela soit clair. C'est tout simplement une question essentielle de sécurité contrairement à ce qu'on pourrait penser. Pour faire simple, séparons les cyclistes en deux catégories.

1- Les promeneurs. Ils sortent prendre l'air et roulent tranquillement. Ils n'ont pas d'horaire à tenir et roulent à moins de 20 km/h (souvent entre 12 et 20). Dans cette catégorie, il y a notamment toutes les sorties en famille avec des enfants disposant de vélos à petites roues (jusqu'au 20 pouces) et donc, circulant lentement.

2- Les autres. Vous avez ici les sportifs (les rouleurs), ceux qui vont travailler, les voyageurs qui parcourent de longues distances, etc. La vitesse est variable mais toujours au-dessus de 20 km/h (sauf montée et encore, s'ils sont équipés d'assistance électrique...).

Pour la catégorie 1, on comprend aisément qu'il y a grand intérêt à emprunter la piste/bande cyclable.

Pour les autres, c'est clairement une option dangereuse. La bande cyclable, en effet, comporte de multiples intersections comme les sorties de parking, de propriétés, où les véhicules doivent en théorie marquer deux fois l'arrêt (au niveau de la piste cyclable puis au niveau de la chaussée). Malheureusement, beaucoup d'automobilistes zappent ce premier stop et chaque croisement est un risque important si on circule vite. Clairement, il est impossible de circuler vite, sinon on va au carton. Ajouter à cela les chicanes à chaque intersection de route (et oui, les voies cyclables ne les coupent jamais perpendiculairement), doublées de plots pour éviter que les automobilistes dont la France a le secret ne s'y engagent et y stationnent. Clairement dangereux quand on va vite : il y a de quoi accrocher le guidon et voler. 

On peut ajouter que ces aménagements pour les vélos reçoivent tous les débris de la route (graviers, morceaux de ferrailles...) repoussés par les roues des voitures. Grand est le risque, si on roule vite, de déraper dessus et de tomber, voire de crever.

J'espère que ces éclaircissements permettront de diminuer le nombre d'automobilistes qui pestent contre les vélos sur la chaussée. Le plus rageant dans tout ça, c'est que très souvent, celui qui m'a dépassé me fait freiner à l'intersection suivante parce qu'il n'a pas anticipé la voiture qui arrive dans le rond-point. A vélo au moins, comme chaque ralentissement se paie en terme d'effort pour relancer, on réfléchit davantage et on anticipe. On circule de manière régulière et finalement, en agglomération, à 20 km/h de moyenne, on est à la même vitesse que les véhicules à moteur. En conclusion : restez sagement derrière ; au pire, vous ne perdrez que quelques secondes ! Merci !

 

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Rédigé par lta38

Publié dans #vélo, #humeur

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Publié le 11 Février 2023

Le forfait randonneur est un forfait proposé par certaines stations de ski et qui permet de gagner le sommet du domaine aménagé via une oui plusieurs remontées mécaniques pour partir de cet endroit à peaux vers d'autres sommets. Il est avantageux à plus d'un titre :
- Pour les moins entraînés, il donne accès à de nombreuses randonnées impossibles en partant du bas
- Pour les autres, il permet de partir frais et d'en faire plus au-delà du domaine aménagé
- Pour tous (et pour les skieurs de la station), il réduit le nombre de skieurs qui remontent les bords de piste et donc, le risque de collisions.
- Pour les stations, il permet quelques euros de plus dans leur chiffre d'affaires et attire une autre clientèle.

Le tarif du forfait randonneur est toujours démesuré au regard de celui qui permet de skier toute une journée sur ces mêmes remontées : on est en moyenne du simple au double. En résumé, si vous skiez la journée pour 30 euros sur l'intégralité du domaine, il vous faut débourser 15€ pour une seule montée jusqu'au sommet des pistes. C'est toutefois généralement un compromis acceptable qui permet de gagner du dénivelé sans trop se ruiner et qui permet à la station de vivre un peu car les stations qui proposent ce type de forfait sont souvent des petites et moyennes stations dont certaines survivent grâce aux subventions. Compromis acceptable systématiquement ? Pas toujours. Il y a certains forfaits randonneurs vraiment peu chers et d'autres qui apparaissent purement et simplement comme du racket. J'ai regardé les prix de ceux-ci sur certaines stations et ramené ces derniers au prix pour le dénivelé "mécanisé" proposé car c'est bien là le seul critère objectif influant sur le tarif.

station tarif dénivelé prix/100 m
Chamonix - aiguille du Midi 54 € 2760 m 1,96 €
Chamonix - La Flégère 17 € 1340 m 1,27 €
Seythenex 7 € 660 m 1,06 €
Arêches-Beaufort 17,40€  1070 m 1,63 €
Pralognan-la-Vanoise 12 € 600 m 2 €
Aussois 19 € 1350 m 1,41 €
Les Sept-Laux 15 € 1860 m 0,81 €
Chamrousse 11 € 850 m 1,29 €
Lans-en-Vercors 4,20 € 380 m 1,11 €
Pelvoux - Vallouise 13 € 980 m 1,33 €
Molines-en-Queyras 20,40 € 1650 m 1,24 €
Ceillac 18,80 € 770 m 2,44 €
Abriès 18,80 € 800 m 2,35€

Chamonix à réputation de station "de riches" est loin d'être mal placée pour la Flégère et les Sept-Laux offrent un forfait sans égal.  Arêches-Beaufort a dégradé son image (et notamment en supprimant l'offre Piapollet + Combettes qui donnait accès à un bien plus beau domaine que celui du Grand Mont) et certaines petites stations du Queyras méritent un carton rouge. Tous les randonneurs présents lors de notre passage à Ceillac durant ces vacances ont exprimé leur impression d'être rackettés. A noter que beaucoup de stations proposent un forfait piéton pour rejoindre le haut du domaine (souvent équipé d'un restaurant d'altitude) soit-disant interdit aux skieurs (en gros, autorisé sans matériel de ski). Ce forfait piéton (un aller-retour) est nettement moins cher que le même aller simple pour le randonneur !!! Cette différence n'est pas seulement injuste ; elle n'est probablement pas valide juridiquement parlant. Si on considère qu'elle fait payer la descente (on peut imaginer que le randonneur empruntera le domaine aménagé au retour de sa rando) ce qui est déjà discutable, on pourra arriver en équipement de ski et avancer qu'on vient pour un shooting photo au sommet des pistes (qui de plus, fera de la promo de la station) mais qu'on ne skiera pas et qu'on redescendra en siège (ou cabine). C'est donc bien un forfait piéton dont on a besoin dans ce cas. 

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Rédigé par lta38

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Publié le 7 Avril 2022

Le premier (ou le second, cela dépend du sens de circulation) des deux ponts successifs formant ce que je nomme depuis des années comme le passage le plus dangereux de France pour un cycliste vient d'être incendié. Il s'agit du pont enjambant l'Isère entre les communes de Crolles et de Villard-Bonnot. Contrairement à l'enjambée de l'autoroute qui dispose de plusieurs ponts, le passage de la rivière n'est pas possible qu'au niveau des sorties d'autoroutes et ne dispose pas de passerelles sur de petites routes secondaires.

Fragilisé par l'incendie, ce pont datant d'avant-guerre pourrait au mieux nécessiter de lourds travaux de réhabilitation, au pire une démolition suivie (donc) d'une reconstruction. Probablement de longs mois de galère à venir pour les travailleurs ayant besoin de traverser l'Isère, qu'ils soient en voiture, à vélo ou même en train + vélo.

A titre personnel, l'impact est important en proportion (de l'ordre de + 100% - 30 minutes au lieu de 15 à vélo et 20 minutes au lieu de 10 en voiture) mais limité en valeur absolue. En revanche, c'est très problématique pour les habitants de la rive gauche en direction de Grenoble ou Crolles (et inversement) puisque l'autoroute se situe sur la rive droite. On observe donc un report de trafic soit sur la rive gauche jusqu'à Lancey, soit sur la rive droite à partir de la Terrasse avec des traversées de communes déjà pas commodes en temps normal. Les ralentissements occasionnés sont énormes. On est passé parfois de 30 minutes à 2 heures de voiture pour se rendre sur son lieu de travail. Le rail ne solutionne pas tout puisque de nombreux travailleurs sur la zone de Crolles, qu'ils viennent de Grenoble ou de Chambéry, optent pour l'option train + vélo qui n'est plus possible puisque le traversée entre la gare et Crolles se fait via le fameux pont. Il en découle un report de ces déplacements sur la voiture et donc, encore des véhicules en plus.

Parmi les solutions envisagées, il est demandé une gratuité de l'autoroute entre le Touvet et Crolles ce qui permettrait à de nombreuses personnes de l'emprunter chaque jour, y compris quitte à faire quelques kilomètres supplémentaires pour aller la chercher car il est bien peu probable, à juste titre, que personne n'ait envie de faire à la fois 10 kilomètres de plus et payer l'autoroute en sus, soit sortir environ 100€ supplémentaires par mois (et encore, en ne comptant que l'essence en plus du péage, calcul bien loin du véritable kilomètre roulant). Une pétition circule ici pour demander cette gratuité. Bien que non concerné pour des raisons professionnelles, j'ai bien évidemment signé cette pétition pour cette mesure qui me semble s'imposer. Cependant, elle serait à mon sens insuffisante.

A l'heure où on ne parle que de mode de déplacement doux, il paraît impensable de ne penser qu'aux automobilistes et pas aux piétons et aux cyclistes. Si la réouverture du pont tel qu'il est paraît improbable pour les véhicules à moteur, elle pourrait l'être comme simple passerelle piétons et vélos voire deux roues. Nous sommes déjà nombreux à demander cette réouverture après l'expertise et un réaménagement qui ne prendrait que quelques jours afin de sécuriser le passage. Cela permettrait à tous les utilisateurs de train + vélo ou de vélo tout court de passer, neutralisant du même coup la dangerosité du passage sus-nommé "le + dangereux de France". Ce serait tout bénef' pour ces utilisateurs là (nombreux) dont bibi.

Reste qu'il est possible que pour se couvrir, selon le compte-rendu de l'expertise, le pont ne soit absolument pas rouvert y compris à ce public-là. Dans ce cas, il faut s'attendre à des mois de galère. Des mois ? Pas sûr !

Il reste une solution. On se souviendra (ou pas) du réaménagement de la circulation de Grenoble suite à la création des lignes de Tram3 au début des années 2000 et la location à l'armée du pont de Chartreuse, installé en deux temps trois mouvements. Un pont provisoire qui, après avoir prouvé son efficacité, pour la petite histoire, aura finalement été définitivement acheté et laissé en place. Ici, c'est encore plus simple, d'autant plus qu'une passerelle pour vélos et piétons est déjà prévue à l'horizon 2024 (enfin !). C'est le moment de montrer que la France n'est pas un pays du tiers-monde. Deux années pour réaliser une petite passerelle ? Messieurs les élus, il y a urgence et pas seulement pour les futurs utilisateurs de cette passerelle mais pour tous ceux qui pâtissent aujourd'hui des embouteillages, d'autant qu'il serait assez facile d'organiser un système de navettes de part et d'autre de l'Isère, notamment pour les lycéens qui subissent de plein fouet cette fermeture. Réaliser un bout de piste en stabilisé (100 m sur terrain plat) et tendre une passerelle provisoire d'une centaine de mètres de long. Un défi que les chinois relèveraient en quelques jours. En sera-t-on capable ? Si le pont ne rouvre pas, je militerai pour que cette solution soit mise en place et j'invite les personnes concernées à se regrouper pour donner du poids à l'idée.

En jaune, le tracé actuel ; en bleu, les voies existantes (rien à aménager) ; en noir, la passerelle à placer et en turquoise, le bout de piste à créer.

En jaune, le tracé actuel ; en bleu, les voies existantes (rien à aménager) ; en noir, la passerelle à placer et en turquoise, le bout de piste à créer.

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Rédigé par lta38

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Publié le 14 Juin 2021

Depuis une semaine, on peut enfin légalement profiter des couchers de soleil en montagne. Celui-ci était fort joli, du haut de l'échine du Grand Rocher et face au Mustagh Ata local. Légalement, tant il est vrai que le couvre-feu du soir et encore plus celui du matin ne semblent pas respectés par les "montagnards", sans compter les dérogations des uns et des autres. Notre activité demeure trop marginale pour que nos politiques aient pensé l'intégrer dans leurs mesures. La faute également aux montagnard eux-même, non regroupés en une fédération solide comme le sont les chasseurs par exemple. Car "faire de la montagne" est tout autant (voire davantage) d'utilité publique que la chasse (autre débat : la chasse est-elle vraiment d'utilité publique ?). "Faire" de la montagne nous apporte un équilibre mental, un bien-être intérieur, un entretien physique, le tout, in fine, permettant de lutter plus efficacement contre les maladies et donc, favorable à tous de par l'allègement des contraintes sociales financières : assurance maladie, suivi de dépressions...

La lutte contre le coronavirus aura échoué sur au moins un point : celui de démontrer qu'être heureux, faire les choses qu'on aime faire ou encore prendre soin de son corps, étaient des facteurs importants de lutte contre cette nouvelle maladie. On aura désigné, au moins pour un temps, les libraires facultatives mais le Mac Do' indispensable. On aura autorisé la concentration dans les grandes surfaces commerciales mais interdit la dispersion dans la nature. Faute de mettre en place une formation, une information mais aussi un véritable contrôle des mesures sanitaires, on aura interdit de nombreuses choses qui n'auraient, au pire rien changé, au mieux, joué un rôle dans la lutte contre la maladie. Contre ce virus mais aussi contre d'autres maladies : cardio-vasculaires, cancers...

En attendant la suite des événements, on peut "voyager" officiellement dans nos montagnes jusqu'à 23h (enfin, heure de retour chez soi - à noter le coucher de soleil à 21h30 au solstice d'été dans nos Alpes). Et si on ne souhaite pas braver la loi, s'y poser et y dormir. C'est la bonne période pour fuir les chaleurs de la vallée.

Couvre-feu
Couvre-feu
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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #humeur, #paysages

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