Avec les aléas climatiques, on skie toujours certes mais on marche aussi au sec, on grimpe, et pour finir, on fera du vélo. Ce sera notre dernière sortie de l'année avec les filles. Le tour de Bramefarine était une belle façon de profiter du soleil après avoir quitté la vallée sous un petit brouillard tout en nous permettant de découvrir un circuit que nous n'avions pas encore parcouru à vélo.

Au départ de Goncelin via le Cheylas, Pontcharra, Saint-Maximin, le Moutaret, Allevard, Crêts-en-Belledonne et quelques petites variantes pour éviter la route principale. 42 km et 600 m de dénivelé. 

Comme chaque année au moment des fêtes, direction le sud pour quelques jours en famille. Ces rituels s'accompagnent normalement d'aérations plus ou moins verticales parmi les pins, les oliviers et les chênes verts. Les filles ont déjà fait plusieurs voies d'escalade à Sormiou. En hiver, il faut éviter la rive droite de la Calanque baignée dans l'ombre (orientation nord-est). A chaque fois, je suis surpris de voir des cordées, a priori mal renseignées, grimper dans l'ombre (et quand même le froid) sur le secteur Lou Spigaou...

L'idéal, c'est de basculer versant sud-ouest, au soleil dès 9h du matin au solstice d'hiver. Trois cols différents permettent cette bascule avec une constante de l'autre côté : redescendre jusqu'à la mer par un cheminement un peu aérien, parfois délicat, avec cordes fixes et parfois rappels.

L'an dernier, nous avions grimpé au secteur Rumpe Cuou. Sans aucun doute mon préféré des trois avec des voies majeures dans ce niveau. En 2020, c'était au Congloué, en traversant au niveau du col de Lui d'Aï. Cette fois-ci, direction le secteur médian nommé "dièdre Guem". On termine l'approche par deux rappels dont un de 50 mètres qui nous dépose pile au ras de l'eau. La voie Mélody déjoue astucieusement les zones de végétation pour rejoindre le sommet en six longueurs dont quatre magnifiques (L1, L2, L3, L5), les deux autres n'étant pas à jeter non plus. La L3 est peut-être un des plus beaux 5a du monde entre réglettes blanches, gouttes d'eau et coulées d'aragonite. L'ensemble ne dépasse pas le 5c et passe en baskets avec un peu de marge. Seul regret pour une cordée juste au niveau : l'espacement des points (5 mètres au moins entre chaque scellement).

Autre jour, autre secteur. C'est ici que j'ai fait mes premières "grandes" voies il y a trente ans. Et je n'y été pas retourné depuis... un quart de siècle. Autant dire que j'avais complètement oublié ce côté bloc de l'arête de la Cordée aux Goudes (en plus sur-patiné), franchement pas simple à grimper. On peut parfois se sentir plus sûr de soi dans un 6c avec des réglettes franches que sur ce marbre lustré. Heureusement, ce ne sont que quelques pas bien équipés. Rebelotte sur la face sud-est du Saint-Michel après descente en deux rappels dans la Rectiligne : le toit de Garrigou (par la droite) est vraiment une très belle ligne de 3 longueurs en 5b max, beaucoup moins lustrée et sur un rocher exceptionnel. Hormis vaguement la traversée sur gouttes d'eau, là-encore, je n'avais aucun souvenir de mon précédent passage. Avec l'approche par le versant sud et le retour par le sentier rouge, l'ensemble accuse six longueurs de grimpe et une très belle boucle de rando.

Les sorties de ski s'enchaînent mais avec une constante climatique tendant à devenir la norme : des chutes de neige qui font le yoyo entre la plaine et parfois plus de 2500 m d'altitude, ne garantissant un manteau neigeux correct (pour la date) qu'au-dessus de 1800 mètres (rappelons que dans un autre contexte, l'ampleur des précipitations depuis novembre auraient pu remplir la moyenne montagne à ras la gueule). Si on ajoute à cela les courtes périodes anticycloniques assorties d'une inversion thermique, on se retrouve à suer en t-shirt en montant en plein soleil. Pas désagréable toutefois.

Une sortie en piste à l'Alpe d'Huez avec les filles, un tour de la Jasse (par la face est du jas des Lièvres puis le couloir nord-est de la cime de la Jasse) et l'habituel Grand Rocher d'hiver avec toute la petite troupe. Un programme très agréable pour cette avant-Noël. Pour le Grand Rocher, moyennant un micro-déchaussage sous Pierre Roubet, ça passe sans souci en évitant les cailloux ce qui est une bonne surprise compte tenu de l'altitude (1400-1900 m) sur un massif qui a bien souffert du redoux. Et comme d'habitude, ces lumières de fin de journée sur Belledonne...

La proximité du bassin grenoblois fait de Belledonne une destination de choix pour le ski. Mais il suffit de faire le tour du massif pour se retrouver dans des conditions similaires à ce qu'on trouve dans les Alpes du sud. La vallée des Villards fait partie de ces secteurs qui demandent un peu de temps : un peu de route, un peu d'approche, et du dénivelé. Hormis la combe du Tepey et, dans une moindre mesure, celle des Roches, les autres combes sont assez tranquilles, surtout quand l'enneigement fait défaut en partie basse.

Une valeur sûre une nouvelle fois vérifiée en cette belle journée ensoleillée, un peu fraîche à l'ombre mais presque printanière au soleil une fois le vent d'est tombé en début d'après-midi. Coté neige, nous n'aurons toutefois pas la poudre espérée. De bonnes sections mais aussi d'autres un peu cartonnées ou réchauffées. Une skiabilité correcte mais sans plus. Nous avons par ailleurs abandonné l'idée de la face nord-est du rocher des Pâtres bien ravagée par le vent. Un beau tour sauvage de quasi 2km verticaux avec les copains, même avec des conditions loin d'être optimales, reste le gage d'une belle journée en montagne. Nous ne sommes après tout qu'à la mi-décembre !

+50 cm ! Le vendredi après-midi, c'est permis (par l'emploi du temps). Un tour à Pipay. On croise les copains, on fait de belles courbes dans la poudreuse, 2000 tout rond, c'est bien bon !