Publié le 7 Octobre 2023

Réalisée il y a quelques années à la même période avec l'ami François, me voici de retour sur cette belle petite course sauvage pour la partager avec Cécile. Une météo exceptionnelle nous permet d'évoluer en t-shirt à 3000 mètres d'altitude en plein coeur de l'automne !

La marche d'approche est un peu longuette depuis l'Orgère mais c'est aussi ce garantit la confidentialité de cet itinéraire. Avec la descente par le versant ouest, on réalise ainsi une jolie petite course en boucle intégrale.

Chose curieuse et rare en ce qui me concerne, mises à part la première longueur avec son joli dièdre et la dernière longueur grimpante soutenue en 5b et bien verticale, je n'ai aucun souvenir de tous les autres passages, réalisés majoritairement à corde tendue. L'impression d'avoir fait une toute nouvelle course. Et pourtant, bien qu'il y ait parfois plusieurs options, il est fort probable d'avoir majoritairement  suivi le même itinéraire qu'il y a six ans.

Au passage, je renforce l'impression notée lors de mon précédent passage concernant l'inutilité voire même de la contre-productivité de la description millimétrique trouvée sur le site Camptocamp, comme cela a été souligné par d'autres contributeurs. Cette description est impossible à suivre sur le terrain et fait perdre du temps inutilement. L'arête sud étant composée de ressauts, il suffit de suivre globalement le fil ou son flanc gauche en allant au plus évident : à chaque fois, on se retrouve au bon endroit pour poursuivre l'ascension.

Râteau d'Aussois, arête sud
Râteau d'Aussois, arête sud
Râteau d'Aussois, arête sud
Râteau d'Aussois, arête sud
Râteau d'Aussois, arête sud

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #Vanoise

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Publié le 2 Octobre 2023

C’est la première fois que je prends le temps d’une immersion totale et prolongée dans les secteurs les plus sauvages de nos montagnes. Je rêvais d’une telle « aventure » depuis des années. Prendre le temps : j’ai déjà passé deux jours (et une nuit) à plusieurs reprises mais avec une nuit et une journée supplémentaires, on entre vraiment dans l’affût de longue durée. 55h hors du temps.

J’avais pris la précaution de monter cinq litres d’eau ainsi que tout le nécessaire pour affûter l’avant-veille. Le sac reste donc humain lors de l’approche, me permettant d’arriver à une heure décente. Les cerfs sont déjà là. Je dois prendre moult précautions pour gagner la petite palissade confectionnée à l’aide de bois mort deux jours auparavant. Il me faut en effet m'assurer qu'aucun animal ne m'aura en visu durant les quelques mètres qui me séparent du dernier arbre de la forêt à ce petit affût adossé à un gros rocher.

Une fois en place, débutent ces longues heures d’immersion. Observations lointaines aux jumelles ou à la longue-vue, plus proches et donc à portée d’appareil photo mais aussi écoutes. J’avais en effet choisi une clairière avec vue dégagée sur tout le vallon, permettant, en cas d’absence d’animaux à proximité, d’observer sur une plus grande distance. Cerfs, aigles, vautours, loups, tétras pour les plus spectaculaires ; crécerelles, tarins des aulnes, casse-noix, pics noirs, chamois pour les plus classiques.

Le tout sous une ambiance dont seul l’automne a le secret même si les couleurs accusent une dizaine de jours de retard et restaient assez timides en dehors des plants de myrtilles a la teinte écarlate.

Plutôt que de grands discours, des images évocatrices.

Lors d'un repérage début septembre

Lors d'un repérage début septembre

Le décor local
Le décor local
Le décor local
Le décor local
Le décor local
Le décor local

Le décor local

Cachés
Cachés
Cachés
Cachés

Cachés

Biches
Biches
Biches

Biches

Tarin des aulnes

Tarin des aulnes

Silhouettes de cerfs
Silhouettes de cerfs
Silhouettes de cerfs
Silhouettes de cerfs

Silhouettes de cerfs

L'approche du cerf
L'approche du cerf
L'approche du cerf

L'approche du cerf

Brames
Brames
Brames
Brames

Brames

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #brame du cerf, #paysages, #loup

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Publié le 1 Octobre 2023

Je reviendrai très vite sur ce long affût, ce grand moment d'immersion totale passé là-haut durant trois jours et deux nuits. Mais auparavant, je souhaitais vous parler d'une image. Il y a plusieurs types d'images. J'exclus immédiatement les photos-montages pour des raisons éthiques, de respect de moi-même (ça, c'est perso) et des destinataires de ces images, à moins de leur exposer explicitement les règles du jeu. Ce serait comme parler de sa traversée des Alpes en VTT électrique sans annoncer clairement le moyen de locomotion utilisé. Il y a celles que l'oeil humain ne pourra jamais capter comme par exemple des photos dans la pénombre que seule la technologie d'aujourd'hui nous permet d'exposer comme en plein jour sans éclairage artificiel. Ou encore celles d'oiseaux en vol au battement d'ailes très rapide, figées par une vitesse d'obturation encore plus rapide. Et puis, il y a celles qui retranscrivent à peu près exactement ce qu'on a vu. Celle dont je vais vous parler fait simplement partie de cette dernière catégorie.

Elle est prise au téléobjectif ; ce qui signifie qu'elle correspond à ce que voit l'oeil humain mais à travers des jumelles ou une longue-vue. La plupart des photos d'animaux que nous cherchons à faire sont des images de proximité. Quelques professionnels et amateurs éclairés se mettent à l'affût pour les réussir en limitant le dérangement de la faune ; beaucoup "courent" après les animaux, souvent sans succès et avec dérangement. Je déjà longuement évoqué les recommandations à ce sujet sur ce blog. La photo de proximité, c'est d'abord une observation en direct privilégiée. Frissonnant pour des animaux "spectaculaires" comme le cerf au brame, le boeuf musqué, le loup ou encore par exemple un aigle royal sur une carcasse de renard. Si la photo est réussie, le gros plan fait plaisir. On voit bien l'animal. Les réseaux fleurissent de "whouaah, quelle image !". Bien sûr, j'adore ce genre d' image.

Pourtant, ma photo préférée de ces trois jours est toute autre. Et qui sait ; c'est peut-être ma photo de brame préférée parmi toutes ! L'animal n'était pas tout près. C'est même probablement le cerf le plus lointain que j'ai pu photographier. J'estime la distance de mon affût à... 900 mètres !!! A chaque fois qu'il levait la tête pour lancer son cri rauque, il me fallait environ trois secondes pour que mon oreille le perçoive ! Ce cerf se déplaçait à proximité d'une crête. Je l'observais à la longue-vue, posée sur le trépied. Comme il n'y avait pas d'activité devant mon affût, j'avais enlevé l'appareil photo du trépied (un risque à prendre) pour pouvoir y mettre la lunette et observer ce cerf à distance. Le premier jour, il évoluait 50 à 100 mètres en contrebas de cette crête et je me suis contenté de l'observer sans penser à autre chose. Le second jour idem. Le troisième jour, toujours au même endroit, il commence à remonter en direction de la crête. Et s'il débouchait ?

Il finit par sortir mais ne reste pas et ne brame pas. Je fais une première série d'images à main levée. Il disparaît derrière la crête. Est-il parti ou va-t-il revenir ? J'y crois car il a l'air très territorial. Je surveille car s'il revient, cela pourrait être bref. De longues minutes passent... Le revoilà ! Cette fois, il brame mais dos à la falaise. Deuxième série d'image. Puis, il file rapidement dans un bosquet et se couche. J'entrevois à peine ses bois à la longue-vue. Attendre, encore et encore.

Lorsqu'il sort, il fait d'abord mine de retourner 100 mètres sous la crête, là où il évoluait les jours précédents. Puis il remonte d'un coup, débouche et...brame face à la falaise. Cette fois, il reste peut-être deux ou trois minutes. J'ai tout le loisir de faire mes images dont voici ma préférée. Elle replace l'animal dans son milieu et donne une dimension à la scène. On entend alors résonner tout le vallon sans même y avoir été. Bon, pour la petite histoire, il y a quand même une petite triche. Pour des raisons de confort (prise de vue à main levée avec un appareil un peu lourd quoique le 100-500 RF reste ultra-léger dans son genre), la photo originale est horizontale. Il y a donc un recadrage d'horizontal en vertical. Ce qui collait bien de toute façon avec la distance qui était très importante et imposait d'avoir un 1000 mm pour un tel cadrage vertical sans recoupe. L'image finale doit donc sortir autour de 12 mp ce qui demeure suffisant pour faire un A2 dans un salon.

Quête d'une image

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #brame du cerf

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Publié le 23 Septembre 2023

Nouveau secteur et toujours la même démarche après deux soirées de repérage à distance et aux jumelles (donc sans risquer le moindre dérangement) : arrivée dans l'après-midi, installation d'un affût dans un bosquet ouvrant sur le passage pré-repéré et à contre-vent puis attente en espérant qu'ils viennent. Petit coup de chance en plus car ils n'auraient pu que passer (voire ne pas venir du tout) : les biches viendront se coucher à une vingtaine de mètres, permettant cette splendide observation rapprochée avec le cerf de la harde.

Brame du cerf 2023
Brame du cerf 2023
Brame du cerf 2023
Brame du cerf 2023
Brame du cerf 2023
Brame du cerf 2023
Brame du cerf 2023
Brame du cerf 2023
Brame du cerf 2023
Brame du cerf 2023

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Rédigé par lta38

Publié dans #brame du cerf, #Vercors

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Publié le 13 Septembre 2023

Les récents événements liés aux tentatives d'interdiction de pénétrer sur une partie du balcon est de la Chartreuse m'invitent à évoquer le sujet ici bien que je ne sois sans aucun doute pas le mieux placé pour en parler. Ces faits assez improbables se passant juste au-dessus de ma tête, il était difficile de les ignorer mais auparavant, je souhaitais faire un petit point sur la notion de propriété privée.

Beaucoup de gens, peut-être une majorité, n'ont pas en tête ce qui signifie "propriété privée". Cela occasionne des échanges parfois incisifs sur le net, des comparaisons totalement incongrues (l'abominable classique étant "que diriez-vous si quelqu'un s'invitait pour pique-niquer sur votre terrasse ?"), au mieux, des messages inutiles qui polluent et rendent la lecture des échanges moins évidente.

Tout cela provient d'un manque de compréhension du mot "privé", trop souvent confondu avec le mot "interdit". Privé ne veut pas dire interdit. Privé veut simplement dire que le terrain appartient à quelqu'un (à la limite à plusieurs personnes en même temps). Au même titre qu'une entreprise est privée. Ce qualificatif est à mettre en comparaison avec le mot "public". En d'autres termes, un terrain public est imprescriptible et inaliénable ce qui n'est pas le cas d'un terrain privé.

Un terrain, qu'il soit public ou privé, répond à des règles qui peuvent varier (ou pas). Par exemple, un animal sauvage, qu'il soit sur un terrain public ou privé ne peut être "prélevé" qu'en obéissant aux règles de la chasse. Mais le propriétaire d'un terrain privé peut interdire la chasse sur son domaine (il existe différentes procédures selon la taille de la parcelle). Le bivouac peut être toléré sur une parcelle communale (publique donc) mais interdite par le propriétaire (privé donc) d'une parcelle voisine. etc.

Il n'y a donc aucun lien entre le fait qu'une propriété soit privée et qu'elle soit interdite au... public ! Les propriétés réellement interdites au public sont celles qui sont directement matérialisées par une limite :
- votre jardin, votre terrasse, votre champ clôturés
- éventuellement un (plus grand) terrain "agricole (prairie, champ, forêt...) clos et matérialisé par des panneaux (le fameux "propriété privée, défense d'entrée") aux endroits où la pénétration est possible (portails, allées...).

Bien évidemment, quelle que soit la nature du terrain, si vous vous permettez de faire du feu, de couper du bois, de piétiner un champ de blé, une prairie de fauche ou de récolter des fruits, vous êtes en infraction si la législation ne le permet pas (c'est souvent le cas) et sur un terrain privé, il vous faudra l'autorisation du propriétaire. Pour le reste, si vous ne faites que passer, il faut distinguer les deux cas :
- domaine public : la liberté "d'aller et venir" vous autorise à le traverser et même y séjourner en respectant les règles en usage.
- domaine privée : en théorie, vous devez avoir l'autorisation du propriétaire.

Le "en théorie" a en effet beaucoup de sens. Sans dégradation, sans agression, la pénétration sur une propriété privée même sans l'autorisation du propriétaire n'est pas un délit. Elle est même permise par la liberté d'aller et venir et fort heureusement de manière logique. Imaginez la complexité de mettre les pieds dans un champ ou dans une forêt s'il fallait d'abord trouver à qui cela appartient puis contacter la personne concernée et enfin attendre sa réponse ! Pour que le propriétaire puisse engager des poursuites, il faut qu'il ait utilisé toutes les dispositions possibles pour matérialiser l'interdiction et que l'intrus ait usé d'un procédé illégitime pour y pénétrer. En gros, il faut que la propriété soit entièrement close et encore mieux, avec le fameux panneau d'interdiction de pénétrer tous les dix mètres sur le grillage ou le mur d'enceinte...

Cette règle a perduré jusqu'en 2023 mais causait des problèmes d'engrillagements excessifs par de petits propriétaires, néfastes à la circulation de la macro-faune sauvage à quatre pattes. Elle a quelque peu changé récemment, donnant la possibilité d'interdire la pénétration sur une propriété non close matérialisée entièrement par des panneaux. Entendez par là que si un propriétaire veut interdire son terrain, il n'est plus obligé de le clore : il lui suffit désormais d'apposer des panneaux, par exemple tous les cinq mètres sur le pourtour (sur des arbres, des rochers, des poteaux plantés etc). C'est ce changement de législation qui a sans doute incité le propriétaire d'une partie des Hauts de Chartreuse (voir carte plus bas) à poser des panneaux sur chaque sentier, chaque sente permettant de venir sur sa propriété. Ce faisant, M. De Quinsonas-Oudinot se heurte aux randonneurs qui voient ici la confiscation (certes autorisée par la loi mais logiquement mal acceptée dans une société dite "de partage" et surtout, en raison des motivations de cette interdiction qu'ils considèrent peu vertueuses) d'un territoire d'exception. Et le problème n'est pas prêt d'être résolu : étant données les dimensions et la morphologie de la propriété, non seulement la clôture est impossible mais la pause de panneaux tous les 5-10 mètres (ce qu'il faudrait en théorie car on n'est pas obligé d'entrer par un sentier et donc de voir ces panneaux, et c'est sans doute ce qui sera mis en avant en cas de conflit) reste coûteuse, pas toujours possible et inefficace durant la longue période hivernale quand la signalisation sera partiellement invisible. Sans compter que certains randonneurs pourraient aller jusqu'à ôter certains de ces panneaux.

M. De Quinsonas se lance donc dans une guerre qui n'est pas gagnée d'avance. La législation lui donne raison mais on peut trouver cela excessivement égoïste. En effet, ce territoire, sans doute hérité d'une période ancestrale, a été façonné par les millénaires. Il recèle un patrimoine naturel inestimable : le magnifique vallon de Marcieu, la crête des lances de Malissard, le sangle de l'Aup du Seuil et son Aiguillette, la tour Percée et l'arche Miracle. Il n'est pas concevable que ces beautés soient soustraites aux hommes, encore moins quand on sait que la véritable raison demeure la rente de la chasse privée. Oui, il faut bien comprendre que la chasse est ici louée très chère (Russes, Américains...) en appuyant sur le caractère sauvage exceptionnel des lieux. Et la surfréquentation de ces dernières années, associée à la ventilation des randonnées y compris hors sentier, "annule" ce critère qui attire les chasseurs du monde entier. Pire ; cette surfréquentation s'accompagne de nombre d'incivilités qui dégradent le site.

Certains sont directement responsables de ces incivilités (ceux qui font des feux, bivouaquent en grands groupes bruyants, mettent ou jouent de la musique, se perdent hors des sentiers...) même si c'est souvent par méconnaissance de "ce qu'on peut faire et ce qui paraît inadapté au milieu". Car à leur décharge, il n'y a ni formation ni information (encore que dans une réserve naturelle, les feux sont explicitement interdits par exemple). On peut aussi mettre dans le même fourre-tout la fâcheuse tendance aujourd'hui à vouloir tout, tout de suite, sans prendre le temps de comprendre, de s'informer, d'attendre. D'autres sont indirectement responsables de ces incivilités : Pascal Sombardier en ayant porté à la connaissance de tous, ces lieux secrets et en incitant à les parcourir ; moi-même pour la découverte du massif de Belledonne sous toutes ses formes (et tant d'autres endroits via mon blog) ; les réseaux sociaux où tout le monde (dont bibi) y va de sa photo (ici "Chartreuse, le groupe pour partager ses photos") ; les sites communautaires (camptocamp, altitude rando)... La liste est longue.

Cela fait bien longtemps que je qualifie internet de deux critiques :
- la positive : tout le monde peut s'exprimer, partager, échanger
- la négative : tout le monde peut s'exprimer, partager, échanger

Aujourd'hui, même si ce n'est sans doute pas l'unique raison de la fermeture des hauts de Chartreuse, nous récoltons les fruits de cette course à l'image et de cette multiplicité presque infinie d'une information majoritairement redondante. Il nous faudra peut-être revoir la copie.

Alors, que va-t-il se passer en Chartreuse ? Je serais bien orgueilleux de prédire quoi que ce soit. En revanche, il me semble qu'on aurait pu, et il n'est pas encore trop tard, trouver un compromis "à l'amiable" pour contenter toutes les parties. Et peut-être qu'en parallèle, il faudrait faire évoluer cette nouvelle loi parce que si chaque propriétaire (heureusement, je suis certain que tous n'ont pas le même état d'esprit, mais bon...) en fait ainsi, cela va devenir compliqué de se déplacer l'esprit tranquille. Je regrette les réactions à chaud sur les réseaux notamment, rendant la situation encore plus tendue et n'incitant sans aucun doute pas le propriétaire des lieux à infléchir sa "politique". S'il y a quelque chose à faire bouger, c'est bien sur la législation "en haut" plutôt que d'accumuler des missiles contre-productifs à l'attention de M. le Marquis qui, paraît-il, déteste en plus qu'on l'appelle ainsi. Il est même une piste à ne pas négliger : l'État ne pourrait-il pas s'approprier ce territoire exceptionnel (unique en France) ? Mais dans ce cas, est-on prêt à payer ?

En attendant, je reste déçu par l'être humain car une solution simple, satisfaisant toutes les parties, aurait pu être trouvée ici :

  1. Application des règles d'une Réserve Naturelle :
         * Activités définies (par exemple : randonnée, escalade sur de rares piliers, pas de VTT, parapente à une certaine distance du sol...)
         * Feux interdits
         * Bivouacs interdits
         * Nuisances sonores excessives interdites (musique avec instruments ou enceintes)
         * Compléter la liste
  2. Sentiers définis. Tout ou partie de la liste suivante : Ragris, tour Percée, arche Miracle, sangle de l'Aup du Seuil, accès à l'aiguillette Saint-Michel et au pilier de l'Aup du Seuil (grimpe - en rappelant que le nombre de cordées est très faible ici compte tenu de la difficulté et de l'équipement en place), lance sud de Malissard, inscription romaine, jonction Aup du Seuil - ancien GR, ancien GR, crête Bellefond - Aup du Seuil. Avec interdiction absolue d'en sortir (un principe qui fonctionne très bien dans les Abruzzes en terrain non enneigé - c'est évidemment impossible lorsqu'il y a de la neige au sol).
  3. Habilitation d'une équipe chargée de faire respecter ces règles mais surtout, panneaux d'information précis sur site et communication pédagogique massive sur les réseaux et autres sites à ce sujet.
     

Un tel fonctionnement permettrait à chacun de passer sur les sites exceptionnels définis plus haut et laisserait autant de combes et autres cirques aux libres décisions du propriétaire quant à qui peut les parcourir. Je me refuse à intégrer la chasse dans mon monologue. Je ne suis pas chasseur, pas spécialement fan de cette activité en déclin (en témoignent la division par deux des chasseurs en 30 ans et les campagnes "Macron" pour tenter de calmer cette anti-dynamique) mais n'en fais pas un cheval de bataille pour les grands herbivores lorsqu'elle respecte les règles (je suis en revanche remonté contre la chasse aux oiseaux dont la majorité est en déclin ou encore certaines pratiques peu vertueuses comme la vènerie sur ou sous terre mais c'est un autre sujet). Il faut bien comprendre que, quelle que soit la donne ici (Réserve ou pas ; interdictions ou pas ; haute ou faible fréquentation), le droit de chasse revient au propriétaire. Créer une Réserve Naturelle sur une propriété privée n'implique pas expropriation. Et donc, le propriétaire peut refuser ou accepter avec ses conditions. C'est ce qui s'est passé en Chartreuse. Lorsque la RN des Hauts de Chartreuse a été créée en 1997, M. de Quinsonas a accepté que son terrain en fasse partie, à condition de conserver son droit de chasse. Mais ce n'est pas pour autant qu'il y fait n'importe quoi. Les animaux sont recensés et le nombre de chamois (c'est en grande majorité cette chasse au chamois qui attire ici) à tuer est conditionné par la règlementation française.

En résumé, X chamois sont attribués et seront tués quoi qu'il arrive, ici ou ailleurs en Chartreuse. Le reste s'ajoute à ces dégradations. Et le nombre de chasseurs évoluant chaque année sur ces terres étant très nettement inférieur à celui de tous les autres bipèdes, lorsque M. de Quinsonas parle de dégradation du biotope par ces derniers, il a entièrement raison. Bien évidemment, là où cela irrite, c'est qu'il aurait pu tout simplement interdire la chasse sur ses terres. Fustiger le dérangement de la faune ou l'érosion d'un sentier quand on tolère l'abattage d'animaux apparaît comme paradoxal. D'autant qu'il n'aurait même pas eu à payer les dégâts aux agriculteurs (rappel : ce sont les chasseurs qui paient les dégâts causés aux agriculteurs s'ils ne font pas les quotas) puisque le chamois n'a aucun impact sur les champs et autres cultures. Mais, la chasse est ici une activité juteuse et nous ne pouvons l'y obliger tant que la législation française le permet.

Je déplore donc l'absence de décision concertée à l'amiable ; je déplore les points sur lesquels beaucoup se sont appuyés pour dénoncer le problème ; je déplore également l'attitude égoïste et intransigeante du propriétaire des lieux ; je déplore enfin le silence et l'immobilisme des autorités à ce sujet (PNR de Chartreuse, communes et plus haut). J'espère sincèrement que tout le monde sortira grandi de ce conflit avec une solution acceptable (et acceptée). Sans quoi, j'ai peur qu'on s'enlise et que tout le monde y perde, a minima en liberté, énergie et en tranquillité, y compris le propriétaire du terrain !

Le vallon de Marcieu en hiver

Le vallon de Marcieu en hiver

La tour Percée et ses yeux ! Avec ses 29 m de longueur, cela en fait la plus grande arche naturelle des Alpes !
La tour Percée et ses yeux ! Avec ses 29 m de longueur, cela en fait la plus grande arche naturelle des Alpes !

La tour Percée et ses yeux ! Avec ses 29 m de longueur, cela en fait la plus grande arche naturelle des Alpes !

Le territoire concerné (périmètre à confirmer)

Le territoire concerné (périmètre à confirmer)

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Rédigé par lta38

Publié dans #humeur, #Chartreuse

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