Publié le 2 Juillet 2021

Non je n'ai pas encore emmené les filles à l'aiguille Dibona et encore moins sur cet itinéraire. Mais en venant une nouvelle fois sur ce parcours initiatique des Trois Pucelles, je me suis dit qu'il y avait là un parcours pouvant servir de référence comme voie test pour une cordée. Une sorte de visite "obligatoire" pour valider un niveau acceptable pour "aller plus haut".

Evidemment, il ne s'agit de faire un passeport ou un permis d'aller en montagne. Ce dernier (?) espace de liberté doit le rester mais encore une fois, on a aussi la responsabilité de s'y engager avec un niveau minimum pour éviter de se mettre en danger mais aussi éviter de mettre en danger les autres par embouteillage. Il est toujours rageant de subir l'orage du soir alors qu'on avait le niveau de l'éviter. Sans compter que justement parce que la montagne est un espace de liberté, on n'a pas envie d'être contraint par une autre cordée. Et d'être chez soi en début de nuit alors qu'on aurait pu l'être en milieu d'après-midi... Seulement voilà ; par expérience, je sais que toutes les cordées n'ont pas la décence de laisser passer celles qui vont plus vite ce qui génère parfois tension voire prises de tête. Des émotions qu'on cherche justement à éviter en montagne.

Le parcours effectué ce jour est parfait pour se tester en raison des nombreuses manip'. Jugez plutôt :
- Attaque en face ouest : rappel de 20 m
- Progression à corde tendue sur vire jusqu'à la sortie du couloir Grange
- Longueur de 3 jusque sous une brèche
- Rappel de 15 m pour arriver sous la brèche Thorant

- Petite longueur de 3 jusque sous la dent Gérard en passant la brèche
- Longueur de 4c sur le pilier de cette dernière
- Longueur de 2 pour aller au sommet.
- Désescalade de la longueur de 2
- Rappel pour la longueur de 4c
- Passage d'une petite brèche : longueur de 5a à la montée puis désescalade de 10 m.
- Marche sur vires
- Longueur de 3
- Arête facile jusqu'au rappel de la Grande Pucelle
- Rappel 12 m
- Longueur 4c
- Courte désescalade
- Descente finale en 2

On pourrait imaginer comme horaires de base (de et jusqu'à la salle à manger) à ne pas dépasser : 3h30 pour une cordée de 3 ; 2h45 pour une cordée de 2, comprenant la pause au sommet de la dent Gérard.

L'endroit a vu s'entraîner tout le gratin grenoblois du siècle dernier. D'ailleurs, j'y ai croisé avec le plus grand plaisir mon idole Bichon (Alain Rebreyend), 84 ans excusez du peu, sortant du couloir Grange avec son petit fils (et un ami de ce dernier). Tranquille !

Sortie du couloir Grange

Sortie du couloir Grange

La lame de la dent Gérard. La longueur en 4c est sur le fil du pilier jaune

La lame de la dent Gérard. La longueur en 4c est sur le fil du pilier jaune

Sortie du 4c plein gaz

Sortie du 4c plein gaz

Sommet dent Gérard

Sommet dent Gérard

Dernière brèche. On peut aussi y installer une tyrolienne pour éviter le rappel

Dernière brèche. On peut aussi y installer une tyrolienne pour éviter le rappel

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Rédigé par lta38

Publié dans #Vercors, #escalade-alpi

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Publié le 30 Juin 2021

L'aigle royal (Aquila chrysaetos) est le moins majestueux que les grands vautours. Il est plus fréquent que le magnifique gypaète. A titre personnel, je l'observe très régulièrement et bien plus souvent que le faucon pèlerin. Il vient rarement toiser de près l'observateur comme peuvent le faire les vautours. On l'observe souvent seul ou en couple, plus rarement à trois avec le jeune ce qui en fait un moment moins spectaculaire que lorsque les vautours s'enroulent par grappes. Et pourtant, c'est pour moi le rapace diurne le plus "noble". Il ne s'agit pas de hiérarchiser les espèces mais l'observation d'un aigle royal est celle qui me marque le plus parmi ces grands planeurs.

Il faut dire qu'avec quand même ses plus de deux mètres d'envergure en moyenne, il est loin d'être "ridicule" ; et puis il y a sans doute ce qu'il représente pour notre faune de montagne. Une image de puissance. Une gueule "d'enfer". Bref, le royal, c'est le plus "grand" ! Il porte bien son nom. En "courant" sur des arêtes, une fois aussi en sortant de la tente avec les filles lors d'un bivouac, enfin une dernière fois lors d'un affût au brame du cerf, j'ai eu la chance de l'observer quelquefois de très près posé : des rencontres qui marquent.

Lors de cette balade des Férices à Arpingon, le couple local m'a fait de belles apparitions, rendant cette randonnée sauvage encore plus belle.

Les aigles d'Arpingon
Les aigles d'Arpingon
Les aigles d'Arpingon

Les aigles d'Arpingon

Paysages de fin de journée
Paysages de fin de journée
Paysages de fin de journée
Paysages de fin de journée

Paysages de fin de journée

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #randonnée sportive, #animaux

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Publié le 27 Juin 2021

Ce n'est pas le point culminant du massif mais tout simplement le nom d'un (haut) sommet. Le Toit est également appelé rocher du lac du Cos, car situé pile à l'aplomb de ce dernier. Son arête sommitale est quasi plate et sépare le sommet nord 2835 m du sommet sud 2832 m. Je l'avais déjà gravi deux fois ; probablement des deux façons les plus "classiques". Une première fois à skis lors du tour de la Pyramide au départ de Rieu Claret. Une deuxième à pied, toujours depuis le même point de départ, mais en passant par l'arête sud dite arête de l'Agnelin dans la mise à jour de mon topo Belledonne Escalade (5b non équipé).

Mon ascension de ce jour est sans doute la plus abordable car faite intégralement en baskets malgré des névés dont on contourne facilement les parties les plus raides et mal regelés aujourd'hui. Seule la pente menant au collet donnant accès à la dernière arête oblige à un court passage névé à 35°. La vue sur les lacs est superbe. Dommage que le site ne soit pas un peu nettoyé des débris humains aujourd'hui inutiles et dus à l'exploitation hydraulique. 

A la descente, je fais un détour par le lac de l'Agnelin en débâcle, superbe ! Un site à préserver à tout prix, un air de Corse ou de Mercantour en Belledonne. Et la flore en explosion : lys orangés entre 1200 et 1500 m, lys Saint-Bruno entre 1500 et 1700 m, troles entre 1700 et 1900 m, ancolies, premiers rhododendrons etc. Chez les animaux, sans chercher à voir quoi que ce soit de particulier, les habituels vautours fauves et bouquetins. Encore une belle sortie qui accuse plus de 1700 m de dénivelé et 21 kilomètres linéaires dans la matinée. On ne dirait pas ! A noter qu'il est inutile e se charger en eau : alimentation possible partout, avec filtre de préférence. Névés en versants nord et dans toutes les combes > 2200 m. Les descentes sont rapides mais gare si ça regèle le matin !

Le Grand Pic. Une heure après un lever de soleil faramineux, vu depuis... la voiture !!

Le Grand Pic. Une heure après un lever de soleil faramineux, vu depuis... la voiture !!

Troles et bouquetin(e)
Troles et bouquetin(e)

Troles et bouquetin(e)

Les lacs depuis le Toit ; le lac de l'Agnelin
Les lacs depuis le Toit ; le lac de l'Agnelin

Les lacs depuis le Toit ; le lac de l'Agnelin

Galipettes granitiques
Galipettes granitiques

Galipettes granitiques

Lys orangés
Lys orangés

Lys orangés

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #randonnée sportive, #animaux, #paysages

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Publié le 26 Juin 2021

Envie de passer vingt-quatre heures dans cette wilderness que sont les hauts plateaux du Vercors. Je pars vendredi en seconde partie d'après-midi depuis Chichiliane pour monter jusqu'au pas de l'Aiguille. Je croise moins de dix personnes ; nous ne sommes que vendredi. Car le week-end, c'est la foule ici. Je remplis mes deux gourdes (montées vides) à la source de Chaumailloux et poursuis vers le sud sur le sentier. Je croise deux petits groupes de randonneurs... ce seront les derniers.

Chaumailloux

Chaumailloux

Orchis vanille
Orchis vanille

Orchis vanille

Splendeur des hauts plateaux

Splendeur des hauts plateaux

Je gagne ainsi le sommet de la Montagnette, que je n'avais encore jamais gravi. Le bivouac est installé. Je serai aux premières loges pour le coucher du soleil, puis le lever. Malheureusement, les nuages reviennent vers 20h30 et, exceptées quelques brèves trouées, ne repartiront pas. Je m'endors dans le brouillard.

Du sommet de la Montagnette
Du sommet de la Montagnette

Du sommet de la Montagnette

La nuit fut excellente. Réveil grâce à l'alarme mise à 5h histoire de faire les premières images. Le soleil se lève à 6h01 pile derrière le rocher du Lac d'après l'application Peak Finder. Je reste jusqu'à 6h30 histoire de faire des images puis entame une longue route d'immersion hors sentier. Je ne verrai personne...

Immersion totale
Immersion totale
Immersion totale
Immersion totale
Immersion totale
Immersion totale
Immersion totale
Immersion totale
Immersion totale
Immersion totale
Immersion totale

Je poursuis un peu vers le sud puis oblique à droite en suivant à peu près la limite du département de l'Isère qui passe à la croix du Lautaret. Je passe proche de la fontaine Pourrie puis remonte vers le nord entre la plaine de la longue Fissole et la bergerie de jas Neuf. Plus au nord, je remonte la pénible Peyre Rouge pour sortir sur la crête des rochers du Parquet. Ce sera la pause de la journée à admirer le bal des vautours. Retour par la crête jusqu'au pas de l'Aiguille.

Que dire ?...
Que dire ?...
Que dire ?...
Que dire ?...
Que dire ?...

Que dire ?...

Le bal des vautours
Le bal des vautours
Le bal des vautours
Le bal des vautours
Le bal des vautours
Le bal des vautours

Le bal des vautours

Le mont Aiguille sous un autre angle
Le mont Aiguille sous un autre angle

Le mont Aiguille sous un autre angle

Cirrus

Cirrus

Pas grand chose à dire au final. Une immersion totale sur la plus grande réserve naturelle de France. Je me suis tout simplement régalé. Ah si ; je termine par un petit bémol. Une réserve naturelle est le plus haut statut de protection en France dans lequel l'homme a autorisation de pénétrer. Pourtant, d'ici quelques jours, la bergerie du jardin du Roi (et tant d'autres sur ces plateaux) va accueillir son troupeau de moutons. Et quel troupeau ! 3000 têtes !! Autant dire qu'à la fin de l'été, il n'y a plus une fleur et le sol est complètement souillé par les crottes. Au-delà de ce problème qui peut être résolu d'une année à l'autre, je me pose la question d'une autre inadéquation. Ces troupeaux ne sont pas locaux. Ils arrivent en camion du sud de la France et son là pour préparer de la viande. Il ne s'agit pas de faire du lait mais bien de la nourriture animale directe dont on sait aujourd'hui qu'il nous faut la modérer pour limiter notre impact. Entre la valorisation de cette pratique au coeur d'une réserve naturelle dans laquelle un photographe professionnel doit théoriquement faire une demande pour utiliser une photo (quelle qu'elle soit) à des fins commerciaux, et le piétinement massif de la végétation dans cette zone annoncée protégée, ces immenses troupeaux ne devraient-ils pas être bannis ici ?

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Rédigé par lta38

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Publié le 24 Juin 2021

Je n'étais pas venu ici depuis un moment. J'en étais resté au vieil aménagement. Désormais, les passages un peu exposés sont équipés de câbles et les passerelles sont larges. Il n'est pas nécessaire d'encorder de petits enfants ; juste de les surveiller de près et leur donner la main à quelques endroits. En même temps, un petit brin de cinq mètres ne mange pas de pain et demeure beaucoup plus pratique qu'une main tendue. Bon, pour ma part, les filles sont grandes et désormais autonomes. Montée par les cascades, descente par le sentier rive gauche. Un tout petit tour agréable car ombragé et court si le temps s'avère orageux (300 m de dénivelé).

Carton jaune à un riverain peu aimable et surtout menteur qui, me voyant chercher le parking sur lequel je me garais habituellement, m'a découragé en me disant qu'il n'existait plus car cela gênait les riverains. Il m'a "gentiment" invité à aller me garer au parking du rond-point. Au retour, je me suis aperçu que ce parking (celui indiqué sur IGN - bien pratique quand on fait la boucle) existait encore et était même toujours signalé par un panneau. Encore un bel exemple d'absence de partage de certains villageois. Et, dans l'autre sens, deux véhicules garées sur la piste en terre au départ du sentier, devant le panneau "stationnement interdit". Un bel exemple de touristes qui ne respectent pas les contraintes du village accueil. On n'est pas rendu...

Cascades d'Alloix

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Rédigé par lta38

Publié dans #balade, #Chartreuse

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