Publié le 23 Mars 2016

On remet ça, cette fois avec une belle équipe complète : Boris, Eduardo, Ulysse et Yo. Je ne donnerai pas de détail pour le moment. La matière est là, la matière première (la neige) aussi. Tester des skis est un exercice compliqué et il faut garder présent à l'esprit que l'on finit aussi toujours pas s'habituer à son ski. Il reste que certains paramètres sont difficilement "adaptables" comme la stabilité ou le comportement en pente raide. Nous essayons de croiser tout ça avec au moins trois testeurs par ski, sur des circuits connus, en variant les neiges.

Le fruit de ce travail paraîtra en novembre prochain dans Montagnes Magazine. 

En attendant, quelques photos et deux petits films qui montrent qu'on fait un véritable travail et que ce n'est pas seulement un passage vite fait sur une piste et un compte-rendu à la va-vite. Malgré toutes ces précautions, le côté subjectif de la chose (on ne skie pas tous de la même façon, l'état de forme du skieur le jour du test...) n'est pas à négliger et on trouvera toujours des personnes qui prendront le contre-pied de nos annotations. 

Le Partner plein à craquer

Le Partner plein à craquer

Le Mistico, un ski léger 90 au patin

Le Mistico, un ski léger 90 au patin

Même couleur mais nouveau modèle Orb Freebird

Même couleur mais nouveau modèle Orb Freebird

Brochette de morts de faim

Brochette de morts de faim

Morts de faim on vous dit !

Morts de faim on vous dit !

On teste pour de vrai !

Le premier opus de la saga des tests ; il y a quelques jours déjà

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

Repost0

Publié le 19 Mars 2016

Beaucoup de boulot, des conditions excellentes pour sortir... et peu de temps pour mettre à jour le blog. On s'y colle quand même, pas mal de choses à dire sur cette sortie.

Ce rocher d'Arguille, c'est un peu un mythe. C'est un des premiers couloirs à être devenu classique du "ski moderne" de pente. La faute à Volo.

Petit retour en arrière. J'étais alors en école élémentaire. Une sortie du mercredi en Vercors avec l'association de quartier de la ville d'Echirolles où je vis et c'est ma première sortie sur les skis. Je me souviens vaguement d'une trace directe imposée par le moniteur et durant laquelle j'étais le seul du groupe à être tombé. Vexé peut-être, déçu certainement, je ne veux pas renouveler l'expérience.

Un peu plus tard, notre maître de CM2, Monsieur Froment impose une classe de neige de trois semaines à Serre Chevalier. Une expérience dont je garde un immense souvenir. Quelle tristesse quand je vois ces parents qui refusent d'envoyer leurs enfants en classe de découverte aujourd'hui, quelle erreur monumentale !! Mais passons. Durant ces trois semaines, c'est ski le matin, classe l'après-midi. Je progresse à vitesse grand V. Les années qui suivent voient une progression logique lors des sorties avec le CE de la SOGREAH où bosse mon père, pour 20FF l'après-midi tout compris. Petite anecdote ; n'ayant connu que le forfait "séjour" à Serre Che, la première sortie alors en classe de 6è (avec un an d'avance mais quand même pas moins de onze ans le bonhomme), à Chamrousse, me fait découvrir le forfait journée que je colle sur son support avant même de l'enfiler dans l'opercule de la fermeture de mon zip. Cela provoque la risée des copains. Comme quoi, on peut être intelligent et con à la fois. Ces années de grosse neige me voient rentrer de l'arrêt de car à la maison en skating sur les trottoirs de la ville.

Viendront trois années de disette neigeuse (88-99-90) et la suprématie du côté contemplatif sur le côté sportif. Une seule sortie de ski durant l'hiver 88, aucune en 89.

En 90, mes parents déménagent dans le sud et je séjourne à Allevard chez mes grands-parents pour finir l'année scolaire au lycée Champollion de Grenoble. En descendant chez mes parents aux vacances de février, je n'ai toujours pas skié. Je me souviens parfaitement des mots de ma mère "c'est dommage - tu avais un bon niveau - tu devrais y retourner pour ne pas perdre la main -". trois sorties au Collet-d'Allevard s'en suivent et mes yeux sont alors attirés par le hors-piste du Triangle. Ca a l'air raide. Dans la même semaine, en passant chez Arthaud, je "tombe" sur le bouquin de Bonfort-Shahshahani "ski-alpinisme" en passe de devenir la bible du skieur-alpiniste (terme d'ailleurs inventé par Volo me semble-t-il). Mes yeux se posent sur les pentes de Belledonne, injustement oubliées jusque là des livres de montagne. Parmi elles : le rocher d'Arguille. Peut-être un jour...

La suite est connue. J'ai skié l'Arguille en 2004 avec Nico Moss', Jacques Cayu' et Etienne "magic" Lauras. Je me souviens du haut hyper raide et bien béton en début d'après-midi. Les gens vont trop tôt dans ce couloir, bien encaissé et protégé du soleil et dérapent très souvent, rendant les passages suivants de plus en plus compliqués. Aujourd'hui, il fait frais et beau. Je devais partir le lendemain pour un projet beaucoup plus ambitieux mais voulant l'associer à une météo parfaite, on avait reporté avec Bertrand. Et comme ce matin je n'étais pas dispo, il fallait trouver une idée pour la seconde partie de la journée. L'occasion rêvée pour retourner à l'Arguille en bonne neige du sommet à la voiture.

Parking 15h, va pas falloir traîner car il y a pratiquement 1900 m de dénivelé avec une montée en crampons sur la fin où ça risque d'enfoncer. Peu après le départ, je croise deux gars qui descendent de l'Arguille. "trop mou à 13h". Ils ont renoncé aux deux tiers du couloir et sont très sceptiques sur mes chances de réussite. Je poursuis sans être incommodé, j'y crois,  il fait frais. On a souvent l'impression que c'est mou mais une fois skis aux pieds à la descente, c'est nickel.

Les premiers 1100 m passent bien jusque sous le passage Odru. A peine 16h15. 17h au pied du couloir. Je poursuis à peaux puis chausse les crampons. Je souffle un peu dans la dernière partie où ça enfonce un peu. 17h40. Sommet. Il me reste 1h30 avant la nuit. Grosse marge.

Du grand Belledonne, pas un bruit, pas un chat. Pourquoi aller chercher si loin tout ce qu'on a sous la main ici ?

18h, les premiers virages s'enchaînent sur la partie raide décaillée à point. Les 50° sont vite expédiés et je ne parle pas de la suite. A 18h15, j'entre déjà dans la forêt après des courbes à grande vitesse dans la transfo comme on dit. La neige devient molle mais ça passe bien par le talweg. Le sanglier final est au rendez-vous pour une sortie complète. 5 minutes de portage en trottinant avec les Black. 

Pleinitude totale pour cette sortie. La forme est là, les projets ne manquent pas. Merci Maman !

Sommet vue sud (rocher Blanc)

Sommet vue sud (rocher Blanc)

Sommet, vue nord (Grande Valloire)

Sommet, vue nord (Grande Valloire)

La partie à 50°

La partie à 50°

Quelle lumière !

Quelle lumière !

Merci Maman

Merci Maman

Le film

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

Repost0

Publié le 17 Mars 2016

Grand beau et fraîcheur. La grosse balade effectuée rapidement dimanche matin dernier avec Bertrand rend possibles des projets envisagés sur cette année 2016 mais pour le moment, la disponibilité ne coïncide pas avec les conditions. Fort heureusement l'enneigement est tout a fait convenable pour la date et le mois de mars tient toutes ses promesses en terme de températures : si l'hiver 2015-2016 est désormais le plus doux depuis les relevés météo, le mois de mars (donc le début du printemps) prend plutôt une tendance inverse avec des températures systématiquement un peu en-dessous des normales saisonnières : pas encore la moindre après-midi en tee-shirt en extérieur ce qui, dans une vallée comme grenoble, n'est pourtant pas rare à ce moment de l'année.

Tout ça ne tombe pas si mal car les skis arrivent à vitesse grand V et il y a du boulot au banc d'essai. Après les Trab (Super Maximo 96 et Mistico 90), le Atomic Backland 102, le G3 findr 94, le Elan Himalaya 96... d'autres modèles passent aujourd'hui sur les pistes des Sept-Laux, station partenaire des tests pour notre plus grand plaisir : Kastle TX98, Faction Agent 100, Movement All Tracks 100 et 94, Scott Cascade 95.

Avec Yo, on enquille les rotations sur un circuit désormais rôdé. Nous sommes rejoints par Nico "Gros Z" qui se joint à nous, armé d'une paire de 115 au patin. Avant la fermeture, une dernière montée au sommet du Gypaète. Encore plus de deux heures de jour avant la nuit. Les jambes chauffent mais rentrer, c'est gâcher.

Direction l'arête nord de la cime de la Jasse déjà bien tracée. Curieusement, les couloirs sud-ouest sont vierges => feu. On rephoque. Montée aux dents de Bédina. Le couloir ouest, agrémenté d'un petit supplément "au plus haut" bien poudreux, tombe sous nos spatules. Trois courbes et remet encore les peaux.  Trilogie avec le jas des Lièvres, dernier bastion satellite de la station phare du freeride isérois (et au-delà) : remontée puis descente du couloir nord (dit aussi couloir d'angle) tracé à la montée seulement.

Arrivés à Prapoutel, on se dit qu'on aurait pu en remettre une (dernière ?) couche. Mais Yo aurait manqué sa séance de poney du soir. Merci Les 7L, merci Montagnes Magazine.

Et merci aux lecteurs fidèles de ces pages qui sauront tolérer, parmi des articles je l'espère plus riches en informations, des billets comme celui-ci plus "légers", agrémentés de marques et remerciements un peu publicitaires mais nécessaires pour parler du travail que l'on fait, travail lui-même rendu possible par cette communication.

A très vite pour d'autres aventures d'altitude.

TSD6 des Chamois : 600 m de D+ en 5 minutes. Rentable !

TSD6 des Chamois : 600 m de D+ en 5 minutes. Rentable !

Arête nord de la Jasse, partie finale

Arête nord de la Jasse, partie finale

Jasse, couloir sud-ouest

Jasse, couloir sud-ouest

Couloir ouest, entrée nord, Bédina

Couloir ouest, entrée nord, Bédina

Arrivée au Jas des Lièvres

Arrivée au Jas des Lièvres

Elle est pas belle la vie ?

Elle est pas belle la vie ?

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

Repost0

Publié le 13 Mars 2016

On ne va pas revenir sur les motivations des vingt-cinq associations appelant à former un coeur géant au sommet des Vans en belledonne ce dimanche 13 mars.

Aujourd'hui, les opposants à ce projet qui ne nous semble plus en adéquation avec la période dans laquelle nous vivons entrons (sommes entrés) avaient toutes les conditions requises pour se rendre sur place et en plus, ils pouvaient même se faire plaisir sur les skis. Plus de six-cents randonneurs ont été "comptabilisés" dans le coeur matérialisé par des fanions posés par des bénévoles ce qui semble en faire à ce jour la plus grande manifestation d'altitude en france.

Avant de nous y rendre, pour cette première sortie ensemble, Bertrand m'a fait découvrir son jardin. De l'Eulier à Jasse Bralard en passant par le site de l'Oursière qui mérite d'être protégé tout autant que celui des Vans. Et quelle poudre !

Après les papotages avec les copains et notre modeste participation à l'édifice, on quitte la "place Grenette" pour une solitude absolue dans l'ultra-exposé couloir sud du Petit Van en bonnes conditions. Contraste et solitude assurés.

Peu de photos car ça n'a pas chômé et en plus, double "couille" sur la gopro : d'abord une batterie de rechange non rechargée (grrr) ; ensuite, la batterie de départ (bien chargée elle), qui se décharge suite à une mise en route intempestive dans le sac à dos et un film noir de quarante minutes...

Une matinée vraiment bien remplie : couloir nord de l'Eulier, face nord-ouest de Bralard, manif aux Vans, couloir sud du Petit Van et pour finir, croix de Chamrousse remontée au pas de course et descente toute aussi rapide sur Casserousse pour boucler les trois kilomètres verticaux de la sortie.

Une des plus belles journées de ski de l'hiver : qualité de la neige, ampleur des itinéraires et de l'ensemble de la sortie, partages, météo, et la sensation d'avoir fait une action utile. Comme le dit Frédi, président de Mountain Wilderness et défenseur réfléchi de nos montagnes : "la suite devra tenir compte de ce qui s'est passé aujourd'hui sur les Vans".

Quelques images et le film.

Sommet du Grand Eulier

Sommet du Grand Eulier

Eulier couloir nord

Eulier couloir nord

Bralard versant nord

Bralard versant nord

Bralard versant nord

Bralard versant nord

Le coeur des Vans

Le coeur des Vans

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

Repost0

Publié le 10 Mars 2016

Je l'avais repérée depuis la Sitre il y a un bon mois. Nous y étions retourné avec Nico quelques jours après pour préciser la partie inférieure truffée de barres et vérifier de la praticabilité de la forêt.

Amis de la wilderness à quelques pas de la grande ville, bonjour. Voici peut-être le premier parcours à skis de la face nord de la Petite Lance du Crozet. Rien d'extraordinaire mais ce sommet qui fait concurrence au Grand Colon, dernier rempart avant les collines de Belledonne et visible depuis chaque coin de rue ne pouvait pas conserver plus longtemps (à moins d'un précédent parcours par un skieur "confidentiel" lui-aussi) une ligne pas si difficile mais ô combien esthétique.

Régis, avec qui je suis en contact depuis un moment et croisé la veille à Rocheplane est plus que motivé.

Départ à 13 h de Freydières.

Au-dessus du lac du Crozet

Au-dessus du lac du Crozet

Le paysage est fabuleux, c'est comme en plein hiver avec la lumière en plus car nous sommes quasiment à l'équinoxe : le soleil est déjà bien haut dans le ciel. D'ailleurs, à partir du Crozet, ça chauffe. L'un comme l'autre ne supportons pas la chaleur et on va souffrir.

Sous le verrou des Doménons, il faut se résoudre à quitter la trace et la faire dans la face sud du pic du Loup. Dur, c'est dur. Ca chauffe. Les nuages remontent, faisant effet loupe. Un sauna. Il faut naviguer au mieux en restant à gauche pour éviter les éventuelles (grosses) purges pouvant venir de la face sud du pic du Loup.

Au-dessus des nuages

Au-dessus des nuages

Il nous faudra pas loin de trois heures pour venir à bout de ces mille six-cents mètres de dénivelé, certes avec cinq-cents mètres à tracer et de longues portions de plat mais quand même : la chaleur aura été le paramètre prépondérant de cet horaire fort médiocre. (D'ailleurs, il ne nous a fallu qu'une heure dix pour parcourir les près de neuf-cents mètres - soit plus de la moitié - jusqu'au lac du Crozet dans la fraîcheur de la forêt. CQFD).

Au sommet du Loup, face à la GLD.

Au sommet du Loup, face à la GLD.

Six courbes très exactement : c'est le tarif pour arriver à pleine vitesse sous le col des Lances après avoir avalé la pente nord, certes courtes, du pic du Loup (200 m de dénivelé).

On poursuit dans la grosse poudre jusqu'à 2100 m au-dessus de la barre qui garde le lac de la Sitre. On repeaute et remontée au col du Loup puis l'arête à droite jusqu'à la Petite Lance du Crozet. Plein brouillard.

Mais fort des différents repérages, il n'y a pas l'ombre d'un doute au sommet. C'est pile en-dessous, plein nord, soit un peu à gauche pour la branche de droite de l'Y, soit un peu à gauche pour la directe mais qui présentait un ressaut marqué avant les dernières chutes.

Le couloir supérieur

Le couloir supérieur

La partie haute est un peu délicate car parfois, la couche de neige/glace jaunie par la chute de sable de fin février apparaît, directement ou sous une fiche couche de poudre. Mais une fois sous le Y c'est plié.

Régis sous le Y

Régis sous le Y

Sous le Y (photo Régis Bouyssou)

Sous le Y (photo Régis Bouyssou)

Le berceau médian avant les grands toboggans (photo Régis Bouyssou)

Le berceau médian avant les grands toboggans (photo Régis Bouyssou)

A fond dans les grand couloirs d'avalanche de la face nord

A fond dans les grand couloirs d'avalanche de la face nord

L'itinéraire sur les 600 m principaux

L'itinéraire sur les 600 m principaux

Une fois arrivés sur la piste à 1450 m, on retourne sur Freydières par le chemin des trois Ruisseaux. Histoire aussi d'arrondir le D+ à un millier rond

Une fois arrivés sur la piste à 1450 m, on retourne sur Freydières par le chemin des trois Ruisseaux. Histoire aussi d'arrondir le D+ à un millier rond

Eh bien voilà une boucle rondement menée dans d'excellentes conditions. On voulait de la poudre, on en a eu. Heureusement que le haut du couloir a permis de ralentir notre vitesse de descente.

Un itinéraire confidentiel qui mérite d'être skié. Fallait-il le crier si fort ?

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

Repost0