Publié le 8 Septembre 2020

C'est une des randonnées les plus courues de Belledonne. Découverte alors que je n'avais que dix ans avec mes grands-parents, c'était déjà, à l'époque, la cohorte de randonneurs dont le témoin immuable était le sentier creusé avec nombre de racines dégarnies.

La montée aux Sept-Laux (les vrais ; la station de ski n'ayant fait que leur emprunter le nom) depuis le Fond-de-France n'est pas forcément des plus belles. Une forêt de résineux très fermée précède un vallon plein nord, humide, garni de fougères et d'aulnes, écrasé sous les pointes du Mouchillon et le roc de Pendet. Et avec la présence, au loin des cicatrices de la station de ski, plus proche des ouvrages EDF (conduite forcé, pylônes...). Mais dès lors qu'on débouche en haut du raidillon répondant au doux nom du Cul-de-la-Vieille (bien plus efficace que la longue montée par le sentier parallèle dit des Deux Ruisseaux), tout change ! Certes, on n'échappe pas aux aménagements hydro-électriques : baraquements, poteaux, barrages... Mais le décor devient somptueux avec un plateau lacustre unique. Les dômes de granite sculpté contrastent avec le bleu de l'eau (et du ciel lorsqu'il l'est) et le vert des prairies. Et les hauts sommets (Cabottes, rocher Blanc...) qui l'entourent en sont séparés par des vallonnements doux évitant d'écraser l'ensemble. Un paysage unique en France.

Le plateau des Sept-Laux ne doit pas son nom aux lacs comme je l'ai cru pendant longtemps. On a souvent entretenu que le mot "Laux" était un pluriel de "lac" dans un patois d'autrefois. IGN même en faisait la référence en écrivant sur ses anciennes cartes : "Montagne des Sept-Laux (lacs)". Ainsi, on voyait fleurir les commentaires précisant qu'il y avait bien plus que sept lacs. Et que seulement sept d'entre eux, les plus importants, avaient été retenus. Il faut pourtant chercher l'étymologie ailleurs. Il semblerait que l'origine de ce nom provienne soit du mot lux (lumière) ou encore aurait dérivé de montagne du ciel en latin (coelio).

Actuellement, treize de ces lacs portent un nom mais d'autres, aussi "grands" que les plus petits nommés, ne le sont pas (encore). En effet, tout cela n'est pas immuable comme est venu le rappeler le lac de la Ratoune dont le nom était absent des cartes il y a peu.

Matinée lumineuse ici en ce beau mardi matin avec, après une montée à la fraîche, le café au refuge, un tour sous les contreforts du rocher Blanc et le lac du même nom, et un retour par les Deux Ruisseaux histoire de prolonger la boucle !

Les treize lacs
Les treize lacs
Les treize lacs
Les treize lacs
Les treize lacs
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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #randonnée sportive

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Publié le 7 Septembre 2020

Le Mont-Blanc (écrit tel quel = massif), surtout le mont Blanc (écrit ainsi = sommet lui-même) et plus particulièrement la voie normale (celle du Goûter - improprement appelée voie Royale par ceux qui, aujourd'hui, cherchent à modifier sa fréquentation après avoir tout fait pour l'augmenter en la nommant ainsi) est en passe de subir une règlementation inédite en France. Dans notre beau pays, peut-être le plus beau du monde de par la variété de ses paysages, de sa culture, de son histoire... , nous avons du mal avec ce genre de règles. Aux Etats-Unis par exemple, ça rigole beaucoup moins avec les législations drastiques des parcs nationaux par exemple.

Pays le plus touristique au monde, la France est de ce fait ultra fréquentée sur les sites phares que sont les cotes méditerranéennes, Paris, les châteaux de la Loire ou encore, le Mont-Blanc. Cela oblige à une certaine gestion des flots et des nuisances qui en découlent. Les règlementations paraissent indispensables dans ces cas-là. Le code de la route ne serait sans doute pas le même s'il n'y avait qu'un million de véhicules dans notre pays. Dans la nouvelle règlementation prévue, on retrouve beaucoup de ce qui est déjà interdit et qui devrait l'être de partout tant aujourd'hui on est au clair sur les détériorations apportées : 
- Article 3-1 : jeter dans la nature...
- Article 3-2 : détruire, arracher...
- Article 3-3 : détruire animaux...
- Article 3-4 : faire du feu
- Article 3-8 : extraire des matériaux...
Et spécialement ici :
- Article 2-1-5 : bivouac interdit sauf en cas de force majeure. Ce point pourra prêter à discussion mais étant donnés le type d'ascension (rapide et peu technique) et le nombre de personnes qui l'entreprend, il me paraît judicieux d'interdire cette nuisance sur un si petit espace.
- Article 2-1-7 : réservation obligatoire. Pour les mêmes raisons que le bivouac et l'organisation du "bazar", ce point m'apparaît in fine comme nécessaire. L'AR journée (sans résa donc) demeure (ouf !) autorisé pour qui aura les moyens. Cela n'empêchera pas quelques naufragés mais on ne peut guère faire mieux je pense.

En revanche, d'autres points prêtent à discussion :
- Article 2-1-3 : règlementation sur les animaux domestiques (en laisse ou interdits). Quid de la chasse ? Pour être crédible, un tel article ne doit pas faire d'exception.
- Article 2-2-2 : équipement approprié conforme aux us et coutumes. Qui juge ? Pourquoi ? L'habit ne fait pas le moine. Jornet est en sécurité en basket ; un autre ne le sera pas avec un Nomic dans chaque main. Point absurde !
- Article 2-2-2 encore : cordée de 3 maximum. Au nom de quoi ? Ne peut-on pas laisser les gens en décider. On peut progresser raisonnablement jusqu'à 5 (et c'est même mieux pour les crevasses) en glacier pas trop raide, quitte à passer en 2+3 sur l'arête des Bosses.
- Article 2-2-2 enfin : matériel superflu inutile. Pas le droit d'emporter un appareil photo ? Une flûte à bec ? C'est quoi cette mascarade ?
- Article 3-5 : pas de manifestations... Pourquoi ? A partir du moment où elles respecteraient les autres points (dégradations notamment) ? Monsieur Peillex fait une fixation sur l'hurluberlu anglais au rameur... "Tu" parles d'une affaire... J'attends également de voir ceux qui ont les moyens d'obtenir une dérogation.
- Article 3-7 : interdiction de déployer une banderole (même humanitaire...). No comment'

Dernier point, l'article 1 définit la zone de cet arrêté. La majorité des mesures proposées (hormis les articles 2-1-5, 2-1-7, 2-2-2 et 3-7) devrait en réalité être appliquée sur tous les espaces naturels. Et elles le sont (et donc, beaucoup de bruit au final, comme souvent, par le premier magistrat de Saint-Gervais, pour pas grand chose). Il semble toutefois que les quelques points importants ici sont liés à la fréquentation exceptionnelle d'un tout petit espace à savoir, la voie normale du mont Blanc depuis Saint-Gervais. Ainsi, cet arrêté devrait s'appliquer, à mon sens, avec quelques modifications évoquées, uniquement sur cette voie et pas sur les itinéraires des Grands Mulets et des Trois Monts.

En résumé, je donnerai un avis défavorable au projet tel que présenté. Il doit être repris sur quelques points.

Terminons par un "deux poids deux mesures" qui nous laisse penser que Monsieur Peillex réfléchit beaucoup/surtout/aussi avec son porte-monnaie, soient deux gros aménagements prévus en parallèle et qui vont causer beaucoup plus de tort à ce site qu'un Anglais avec un rameur, un drapeau au sommet et même un tunnel sous le couloir de la "Mort" !!!
- 13 km de pistes forestières en prévision. Un véritable carnage, notamment dans le magnifique versant ouest du Prariond (et est de la Tête Noire)
- L'aménagement de la gare du Nid-d'Aigle et de celle de Bellevue (qui sont pourtant très bien telles qu'elles sont), qui attirera encore plus de monde (vous pouvez payer pour venir voir les glaciers, tant qu'il en reste, mais s'il vous-plaît, ne montez pas trop haut !)

- L'arrêté se trouve ici.
- Les avis sont à envoyer au plus tard le 9 septembre à cette adresse : ddt-consultations-publiques@haute-savoie.gouv.fr

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Rédigé par lta38

Publié dans #humeur

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Publié le 5 Septembre 2020

Ce que j'aime par-dessus tout dans ce massif, c'est ce contraste entre sa relative proximité des gens et son côté sauvage dès qu'on s'aventure dans les éboulis ou sur les arêtes déchiquetées. Et pour cause ! La progression sur ce type de terrain très particulier de ce massif est fort lente et exigeante. Et pas sans danger.

Je choisis un départ dans l'après-midi au pré Marcel. Première montée à Orionde où je croise un peu de monde jusqu'à la sortie de la forêt. Des hordes de ramasseurs de champignons assez bruyants et au paniers presque vides ; des forestiers en 4x4 au boulot sur leur parcelle. Le tout assorti d'une grosse chaleur sur ce sentier qui monte vraiment trop raide. L'arrivée au premier sommet est presque vécu comme un soulagement : on entre ici dans Belledonne, la vraie ! La montée au Grand Replomb devient confidentielle. Je ne verrai personne. Au dernier plateau sous le sommet, je me pose vingt minutes pour faire sécher tous les vêtements complètement trempés, caleçon et t-shirt notamment. Le confort n'a pas de prix. Contemplation dans cette wilderness quasi intacte. Je pars en direction du sommet puis je bascule en terrain raide versant lac de Crop pour remonter au col de la mine de Fer. Des cailloux, des cailloux... Petit aller-retour au roc puis descente versant sud du col. Je n'ai déjà plus d'eau. Le litre était insuffisant. Et l'itinéraire choisi ne permet pas de faire le plein. Il va falloir serrer les dents. En traversant le pierrier qui soutient le rocher de l'Homme, je remarque un névé. J'y cours. Il sera mon sauveur. Un goutte-à-goutte mais qui me remplira la gourde en un petit quart-d'heure. Je repars rassasié. Direction le rocher de l'Homme par les dalles ouest. C'est raide et passablement casse-gueule. Des zones en rocher acceptable alternent avec du très mauvais. 19h. Sommet. Je descends sur les Excellences et me fais la pause repas. 

Il reste à piquer sur le lac Blanc au coucher du soleil. Décor splendide. Je ne croiserai toujours pas le moindre randonneur car un peu avant le lac, je tire à droite dans des pentes raides pour prendre le sentier supérieur qui ramène dans le vallon de la mine de Fer. Il a disparu des cartes IGN (et c'est une bonne chose car la chute y est interdite) mais existe toujours, avec des portions taillées dans l'à-pic. Splendide ! Certains câbles ont même été remplacés. Ce faisant, je comble un vide sur un bout de sentier que je n'avais pas encore parcouru. Il ramène sur Jean Collet plus rapidement que par le sentier classique où il faut ensuite remonter.

Fin de partie à la frontale en trottinant. En trois-quarts d'heure je suis au parking depuis le refuge.

Wilderness
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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #escalade-alpi, #paysages

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Publié le 4 Septembre 2020

Cette fois, on y est. Après une sortie avec les filles en ce premier mercredi après-midi de l'automne, en voici une autre pour aller poursuivre l'ouverture d'un secteur d'escalade avec l'ami Francky. On est bel et bien entré dans ma saison préférée. Il faisait presque trop chaud au beau milieu de l'après-midi et on n'aura même pas sortie la polaire. Les plants de myrtilles commencent à flamboyer ; la luminosité devient limpide, le soleil s'abaisse. Enjoy !
Et un petit projet qui touche à sa fin. J'aurai l'occasion d'en reparler.

La balade du mercredi avec les filles.
La balade du mercredi avec les filles.
La balade du mercredi avec les filles.
La balade du mercredi avec les filles.

La balade du mercredi avec les filles.

L'ouverture du vendredi avec Francky
L'ouverture du vendredi avec Francky
L'ouverture du vendredi avec Francky
L'ouverture du vendredi avec Francky
L'ouverture du vendredi avec Francky

L'ouverture du vendredi avec Francky

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #escalade-alpi, #balade, #paysages

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Publié le 3 Septembre 2020

Connaissez-vous le Lens2scope ? Moi oui ; enfin, depuis une dizaine de jours, grâce à mon ami Laurent qui me l'a fait découvrir. Il date ce petit outil (2012) mais je n'en avais jamais entendu parler. Le fabricant japonais Kenko a eu une bonne idée avec cet accessoire qui se monte directement sur un téléobjectif, pour le transformer en longue-vue. Je l'ai trouvé à 130 € en monture Canon. L'ensemble est on ne peut plus compact et léger puisqu'il n'ajoute que 160 g au poids du téléobjectif. Il transforme mon 70-200 en une longue-vue 7-20x ; mon 100-400 en une 10-40x. De quoi permettre des observations détaillées même si on ne soutiendra évidemment pas la comparaison avec une lunette Swarovski à 2500 balles !! Après une petite prise en mains, voici les bons (et les moins bons) points duLens2scope :
++ Compacité/légèreté (161 g) si on est en sortie photo animalière et donc, qu'on a déjà dans le sac à dos un boîtier et un téléobjectif
++ Prix doux (100 - 250 € selon les sources)
+ Netteté (c'est assez propre, assez surprenant même)

- Fragilité. Tout plastoque, on dirait un jouet. Une chute et il explose je pense.
- - Angle de champ. C'est là l'inconvénient majeur ce qui, du même coup, diminue le confort de l'observation
- Luminosité. On est loin d'une vraie longue vue. Dès que la lumière baisse, la différence est sensible.

Sans importance : Collier de pied fourni inutilisable (on aura de toutes façons celui du télé) ; housse cheap ; l'oeilleton de protection de l'oculaire tient mal.

En résumé : un superbe accessoire dont il ne faudra pas se priver dans le cadre d'une sortie montagne (donc avec de la marche, en terrain accidentée), destinée d'abord à la photographie, et qui permettra de dénicher certains sujets, voire de prendre quelques bons moments d'observation depuis un affût en attendant que le sujet principal ne se montrer. Pour une utilisation de type "ornitho" en zone humide (par exemple), il demeure insuffisant de par le confort de visée en cas d'utilisation prolongée, et la qualité globale au regard d'une vraie longue-vue.

Le Lens2scope sur la balance

Le Lens2scope sur la balance

Sur le 70-200 et sur le 100-400
Sur le 70-200 et sur le 100-400

Sur le 70-200 et sur le 100-400

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Rédigé par lta38

Publié dans #matériel

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