paysages

Publié le 6 Novembre 2021

Le mec est assez têtu. Il tenait absolument à réaliser une course sortant dans la partie haute des aiguilles et un peu "alpine" (coinceurs). Ce samedi s'annonçait enfin sans vent le matin, peu venté l'après-midi. Quand au ciel, il devait être lumineux le matin, couvert l'après-midi. C'était sans connaître le climat local de Bavella. Ma partenaire m'avait bien prévenu mais le mec est têtu on vous dit.

Arrivés au col, au sortir de la voiture, pas un souffle d'air. Grand beau. 5°C. Au soleil, ce sera parfait. Elle n'a pas l'air si loin cette arête (l'arête de Zonza à la punta di l'Acellu) ; ca devrait être vite plié. C'était sans compter sur le fait :
- L'approche est une approche corse. Ca ne déroule pas (et encore celle-ci reste assez tranquille). Le temps de chercher un peu et tout ça, on mettra bien la petite heure annoncée.
- Il a encore plu la veille ; des sections mouillées persistent. Il faut rester vigilant
- La corde emportée (60 m en simple) avait 30 m de trop (dans tous les cas, au moins 10). Il aurait été préférable de grimper en simple avec 30 m puis avoir une ficelle équivalente dans le sac à dos pour le(s) rappel(s). Du temps perdu à chaque relais, d'autant qu'il est compliqué de tirer des grandes longueurs du fait du cheminement assez tortueux. En outre, ne connaissant pas, avec des portions mouillées et des coinceurs à poser, nous tirons des longueurs dès le départ.

Peu à peu, les nuages reviennent, repartent puis reviennent et s'accrochent de plus en plus. A 11h, nous voyons le soleil pour la dernière fois. Le brouillard est de plus en plus épais et le vent se lève. Le rocher devient parfois glissant ; je sors les chaussons pour la longueur de 5c et celle de 6a. Arrivés au gendarme (R8), il reste un rappel, une longueur facile puis deux longueurs de 5c. Les conditions deviennent abominables. Un vent à décorner les boeufs, rocher patinoire. Il faut un sérieux numéro d'équilibriste pour atteindre le relais de rappel sans se la coller. Doudoune en gants sont de sortie. Il faut se rendre à l'évidence : on se casse !

Lors des deux premiers rappels, on s'en remet à Jésus et à Marie pour ne pas que les cordes se coincent. Si besoin, l'Opinel est prêt mais pourrait-on poursuivre la réchappe ? Ambiance sur-austère dans le couloir laminoir jusqu'au dernier rappel où on sait que cette fois, rien ne nous empêchera d'atteindre le sol en bon état. Bon, cela reste des petites montagnes mais dans ces conditions, elles prennent une dimension toute autre. Un guidage GPS nous permettra de rejoindre le sentier sans encombres (que ferions-nous sans ces outils aujourd'hui).

Suite de journée châtaignes, couleurs d'automne et arbouses.

Engageant
Engageant

Engageant

Hésitant

Hésitant

Repoussant
Repoussant

Repoussant

Coloré
Coloré
Coloré

Coloré

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Rédigé par lta38

Publié dans #Corse, #escalade-alpi, #paysages

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Publié le 5 Novembre 2021

C'est une randonnée atypique. Enfin "randonnée" ; pas vraiment. Quel que soit le passage choisi parmi les deux possibilités "acceptables", le final relève du domaine de l'escalade avec quelques passages dans le 2/3. Son côté atypique réside dans le fait que le dénivelé (400 m seulement) soit inversement proportionnel à la pénibilité. Si nous avons trouvé cette "pénibilité" agréable de par l'habitude de ce type de terrain, il n'en sera probablement pas de même pour le randonneur lambda seulement habitué aux sentiers. Autant être prévenu. L'approche se situe sur une "pseudo-sente", au milieu du maquis et très encombrée par les blocs de granite. Heureusement, les cairns sont là pour nous guider mais au final, il y en a trop dans tous les sens et on peut finir par s'y perdre.

Là encore, toutes les descriptions trouvées sur le net n'ont rien fait d'autre que de nous induire en erreur. Elles sont très insuffisantes compte tenu du terrain, comportent des erreurs et omettent des informations capitales. Je vais tenter de faire ici ma propre description de mémoire.

Départ : il se fait sur la D368, 1500 m au sud de la Bocca d'Illarata (quelque part entre les points cotés 927 et 943 sur IGN, emplacements de parking sur la gauche de la route en allant vers le sud ; gros cairn sur la droite de la route indiquant le départ).

Approche : une sente cairnée monte dans le maquis (très clairsemé) et sous les pins, grosso modo plein nord, puis en sort dans un petit talweg. A partir de là, la sente toujours très cairnée part vers la gauche mais les cairns indiquent deux directions : soit encore à gauche, soit tout droit. Il semblerait que les deux solutions se rejoignent un peu plus haut (nous avons fait l'une à la montée, l'autre à la descente), juste à l'entrée d'un petit bois (vers 1100 m), dont on sort rapidement au pied d'une grande dalle couchée qu'on remonte. En haut de cette dalle, deux itinéraires mènent au sommet.

Itinéraire nord : c'est le plus technique. Il est en réalité orienté nord-est. On remonte le couloir (nord-est donc) situé entre le sommet principal (à gauche) et un sommet secondaire (à droite). Quelques pas de 2 et on arrive à la brèche entre les deux sommets en terminant par un passage où il faut se contorsionner pour passer sur des blocs. Tirer alors à gauche (passages de 2) pour rejoindre une dalle quasi verticale qu'on franchit en montant sur des tiges en fer dépassant de 10 cm. Malgré tout, le passage reste délicat. La corde nous paraît indispensable pour des randonneurs "simples". A noter que le dernier pas (3c) n'est pas si évident (il faut quitter la dernière tige), d'autant qu'on n'a aucune prise franche dans les mains. La moindre zipette de pied serait catastrophique. Il faut bien appréhender la possibilité d'être capable de refaire ce pas à la descente. Sinon, il vaudra mieux descendre par le versant est (qu'on n'aura toutefois pas repéré à la montée...). Après ce passage, on est à vingt mètres du sommet.

Itinéraire est : En haut de la dalle, partir complètement à gauche et sans prendre d'altitude. Les cairns, d'abord discrets, reviennent ensuite. On entre alors dans une partie boisée dominée à gauche, sur l'arête, par une énorme fenêtre caractéristique. Ne pas s'y diriger mais monter droit (cairns) pour rejoindre des dalles (un passage avec des tiges en fer, quelques pas de 2) qui mènent pile à la sortie du passage difficile de l'itinéraire nord. On est alors à vingt mètres du sommet.

Finish : Surmonter les derniers blocs (un petit pas de 3 cinq mètres au-dessus d'une vire) et gagner le sommet. Panorama splendide.

Matériel : nous n'avions absolument rien mais il est recommandé d'emporter un harnais léger, un casque, quelques mousquetons, deux grandes sangles et une corde de 20 mètres.

Tant que y étions, nous avons enchaîné par une randonnée (facile cette fois) "touristique" à la piscia di Gallu. La cascade vaut vraiment le coup d'oeil et les couleurs étaient splendides à cette époque. C'est le seul endroit où nous avons rencontré un soupçon de foule. Au retour, ramassage de champignons (chanterelles lutescens, sparassis crêpu) puis châtaignes.

Une journée finalement bien occupée (nous avons beaucoup pinaillé pour trouver le passage menant au sommet de la Diamante) et achevée en milieu d'après-midi juste avant la pluie (annoncée). Parlant de pluie, ne pas s'engager dans la section terminale de la Diamante par temps pluvieux en raison d'un rocher qui deviendrait ultra glissant (lichens).

Diamante
Diamante
Diamante
Diamante
Diamante

Diamante

Piscia di Gallu
Piscia di Gallu
Piscia di Gallu
Piscia di Gallu

Piscia di Gallu

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Rédigé par lta38

Publié dans #Corse, #randonnée sportive, #récoltes, #paysages, #escalade-alpi

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Publié le 4 Novembre 2021

Il a donc fallu attendre un certain âge pour que je découvre enfin un des plus beaux coins du monde. Assurément.
Pour cette belle journée ensoleillée, on passe à nouveau à l'est du col. Il faut fuir le vent, toujours présent. On espère également ne pas avoir trop de zones mouillées à gérer étant donné le déluge de la veille. Direction les contreforts de Punta Rossa et la voie Alexandra. On n'est pas sûr de l'attaque mais les autres voies sont de difficulté similaires alors on part dans la ligne supposée (qui s'avèrera la bonne). Question topo, nous disposions du Fenouil, complété par c2c. Les tracés du Fenouil donnent une bonne indication mais il y a parfois d'autres voies (non décrites, parfois plus récentes) intercalées. Quant aux descriptifs c2c, ils sont souvent un outil précieux mais trop souvent aussi une source d'erreur. Ce fut encore le cas sur ce séjour à Bavella. On touche ici aux limites du participatif. Outre l'hétérogénéité des contributeurs, ne s'improvise pas rédacteur de topos qui veut. A contrario d'un Wikipedia qui concentre des données factuelles sur un artiste, une ville... (ce qui n'empêche déjà pas des erreurs), la description d'un itinéraire fait appel aux souvenirs personnels. En outre, il faut être pragmatique. Au moins sur un topo papier, quand on a compris comment l'auteur fonctionne, on peut s'y adapter. Et il reste un des meilleurs spécialistes d'un massif. Tout cela conforte mon idée sur le fait que chacun a sa place. Les topos papiers sont faits pour décrire des itinéraires et les sites internet pour donner des informations sur les conditions. En ce sens, ils sont totalement complémentaires. En résumé, ce séjour en Corse aura conforté mon idée de prôner l'utilisation des topos papiers (en ajoutant une nouvelle fois que les acheter est une façon de remercier ceux qui nous permettent de grimper des voies équipées - pour l'escalade - ou de sortir des sentiers battus - pour le ski), accompagnés des compte-rendus en ligne pour les conditions (équipement des voies, conditions de neige...).

La voie Alexandra ne propose que cinq longueurs mais dont les quatre premières font pratiquement cinquante mètres. De ce fait, c'est une grande voie de longueur moyenne (et donc pas si courte que ce que l'on croit) et qui se suffit à elle-même, notamment quand on perd un peu de temps dans l'approche (pas très longue mais mal décrite sur nos sources), quand celle-ci est trempée suite aux pluie récentes, que la voie est exigeante dans son niveau (belles envolées en dalle nettement au-dessus des points), parfois mouillée (L3) et que la descente en rappel est un peu merdique.

Quelques précisions par longueur :
- L1 : 6a+. Départ peu difficile puis un pas technique (crux) pour arriver aux tafonis. Sortie des tafonis avec 20 m en dalle sur 4 points. 6a/6a+ obligatoire sur cette portion où on n'a pas envie de tomber. Pas fan du tout mais vraiment beau à voir.

- L2 : 6a d'après les topos. Rien à voir avec la précédente alors qu'il n'y a pas plus de points. Ca randonne. Pas compris.
- L3 : 6a+ Fissures/dièdres/bombés techniques et en plus trempés. Il a fallu tirer un points ou deux. Longueur fort intéressante et technique. Equipement ok.
- L4 : 6a. Longueur variée : dalles, tafonis, murs. Ne pas hésiter à louvoyer pour rester dans la cote. Départ mal équipé (premier point très haut, risque de chute sur le leader, le reste ok)
- L5 : 6b. La plus durs sur le papier (bombés techniques) mais très bien équipé donc sans souci.

Rappels : Dans la voie Canal inattendu. Les deux premiers sont courts (25 puis 30 m de mémoire, à vérifier ; de toutes façons il faut 2x50 pour la suite). En revanche, au troisième, il faut tirer droit et sauter un relais complètement décalé. Ensuite, grand rappel de quasi 50 m puis un dernier court en oblique pour revenir à l'attaque.

C'est une très belle voie ; il faut quand même aimer les dalles qui sont présentes dans chaque longueur. L'équipement est solide mais je reste toujours dubitatif sur l'engagement en dalle. Après, c'est "le jeu" mais à condition que les ouvreurs aient ouvert depuis le bas (donc en engageant eux-aussi). La cotation globale sur c2c est la même que celle de Conquistador. De mon point de vue, c'est nettement plus exigeant.

On poursuit la journée par une randonnée autour du col de Bavella. Lumière splendide au coucher de soleil. Et sur les conseils du local Romain, on termine à l'auberge du col où Fred nous régale, notamment d'une charcuterie au goût unique. Et quel repas copieux dans l'ensemble ! Le tout à deux jours de la fermeture. On n'a pas regretté ! En sortant, un renard nous tient compagnie et et espère grappiller quelques miettes. Une magnifique journée à Bavella !

Alexandra
Alexandra
Alexandra
Alexandra

Alexandra

Magnifique massif !
Magnifique massif !
Magnifique massif !

Magnifique massif !

Quel coucher de soleil !
Quel coucher de soleil !
Quel coucher de soleil !
Quel coucher de soleil !
Quel coucher de soleil !
Quel coucher de soleil !

Quel coucher de soleil !

Maître renard par l'odeur alléché

Maître renard par l'odeur alléché

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Rédigé par lta38

Publié dans #Corse, #escalade-alpi, #randonnée sportive, #paysages, #animaux

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Publié le 3 Novembre 2021

Jour de pluie. Les aiguilles sont en plus, dans le brouillard. On part sur une randonnée sans engagement ; enfin, il faut quand même revenir et sous une pluie battante, on a le temps de se faire tremper. Au départ de Campomoro, il tombe un très léger crachin qui finira même par s'estomper par moments. Le ciel est plutôt engageant. on file vers le sud ; le maquis est superbe. Nous ne ferons qu'une boucle d'une dizaine de kilomètres mais avec des conditions plus clémentes, ça vaut vraiment le coup de rallonger. Entre la végétation remarquable et les roches de granite orange, on en a pour son "argent" et avec le ciel couvert, les couleurs sont splendides.

Coup de chance ; nous trouvons un abri sous un surplomb au moment de la plus grosse averse. Une autre averse aura toutefois validé notre choix de boucler à ce moment-là, quelques minutes avant de rejoindre la voiture. D'autant qu'après, ce sera le déluge.

Randonnée à Campomoro
Randonnée à Campomoro
Randonnée à Campomoro
Randonnée à Campomoro
Randonnée à Campomoro

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Rédigé par lta38

Publié dans #Corse, #balade, #paysages

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Publié le 2 Novembre 2021

Fraîchement débarqués au col de Bavella, on stoppe la voiture et on met le nez dehors. Il n'y a pas âme qui vive. Il faut dire qu'avec un vent à 80 km/h et un petit 3°C, c'est un temps à ne pas mettre un grimpeur dehors, voire même pas un randonneur. L'ami Gérald m'avait prévenu : "Ne te laisse pas démonter, la météo est souvent meilleure de l'autre côté et tu perds de l'altitude !". Et effectivement, sept-cents mètres plus bas, le petit pont sur la Purcaraccia nous invite à nous équiper. Le soleil éclaire les falaises de granite rose et le vent est tout juste perceptible. Un quart d'heure plus tard, nous sommes à pied d'oeuvre.

Nous commençons par la voie Conquistador. Hormis la dalle à friction de L2 en 6b+ et ses quelques mètres "sur-dalleux" (type d'escalade que je trouve personnellement totalement inintéressant - mais peut-être est-ce parce que je suis particulièrement mauvais et peu enclin à me râper les roubignoles sur ce profil de rocher), c'est une fort belle escalade que nous avons trouvé peu difficile. Les points sont assez rapprochés et finalement, l'obligatoire m'a paru assez bas, peut-être 6a comme annoncé mais j'aurais même dit moins. Les cotations sont homogènes : 6a ; 6b+ (non obligé) ; 6a ; 6a+ ; 6a+

Descente en rappel dans "Torre di alba" et on repart dans cette voie. Nous l'avons trouvé un peu moins belle sauf la dernière longueur qui est fantastique : 6a (super dur si on n'a pas la bonne technique) ; 5c ; 6a ; 6b. Re-rappel et retour à la voiture. Il est tout juste 14h.

On poursuit par un ramassage de châtaignes puis une très belle randonnée en boucle au-dessus de Ste-Lucie jusqu'à la punta di Serradu. Une journée bien remplie !

Une invitation à la grimpe

Une invitation à la grimpe

Conquistador
Conquistador
Conquistador
Conquistador
Conquistador

Conquistador

Torre di Alba

Torre di Alba

Quel décor !
Quel décor !

Quel décor !

Châtaignes et randonnée du soir
Châtaignes et randonnée du soir
Châtaignes et randonnée du soir
Châtaignes et randonnée du soir

Châtaignes et randonnée du soir

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Rédigé par lta38

Publié dans #Corse, #balade, #escalade-alpi, #paysages

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