Publié le 16 Janvier 2011

Les données du ski de rando en Isère sont simples. La Chartreuse et le Vercors sont, de manière exceptionnelle, à exclure depuis quinze jours (on espère pour pas trop longtemps). Belledonne souffre de ses départs bas et ses forêts musclées. Là encore, difficile d'éviter le portage. Belledonne nord est en meilleures conditions mais la plupart des vallons regardent le nord et avec la pluie de ces derniers jours, la neige ne sera pas bonne. Pour faire de la neige transformée (le bon plan actuel sous 2500 m), il ne reste guère que Chamrousse, la Morte en direction du Taillefer et... Vaujany. Pas étonnant qu'à 8h15 du mat, le parking soit déjà bien rempli lorsque nous nous pointons avec Marco. Il y a déjà du monde en route vers les classiques du coin : Rissiou, rochers Motas, Sabot, Côte-Belle, Aiguillettes... Nous attaquons plein pot : la neige est dure et la montée au Rissiou déroule assez vite. En 1h, nous avons gravi les 1000 mètres qui amènent au pied du couloir terminal. La voie classique est criblée de traces et j'avais déjà skié un couloir plus à droite, aussi, nous remontons le couloir situé à l'extrême droite de la face au moment où le soleil nous cueille.2011-01-1537---copie.JPGAu moment de mettre les crampons, c'est la surprise. Ils sont restés réglés sur mes anciennes Scarpa. J'attaque donc sans crampons (de toutes façons Marco est déjà parti sans les mettre) le couloir final haut de guère plus de 200 m. Il me faudra 25 minutes pour en venir à bout. Cette lenteur contraste avec la vélocité de l'approche : la neige casse sous les pieds et parfois, il est difficile de s'extirper du trou ainsi "auto-creusé". Une vraie bavante pour atteindre la crête sommitale où nous chaussons sans attendre. 2011-01-1546---copie.JPGLa neige est bonne à la descente, généralement transformée avec des sections un peu molles ou un peu dures. La meilleure neige se situe dans les contre-pentes sud-sud-est du couloir où j'ai tout le loisir de tester la bonne tenue de la TLT5 Mountain dans des pentes inclinées à 45° bon poids. 2011-01-1542---copie.JPGDu ski plaisir qui se poursuit dans le bas du couloir où nous restons rive droite puis, en aval, en cherchant les bosses les plus raides, les plus sud. Nous nous laissons emporter en belles courbes jusqu'à la route du col du Sabot vers 1700 m. 2011-01-1548---copie.JPGPetite pause et c'est la remise des peaux. Notre second objectif du jour est les Aiguillettes. Il y a foule sur l'itinéraire de montée et il fait chaud. Nous laissons la troupe se diriger vers le col du Sabot et le rocher Motas et poursuivons vers l'arête nord de Côte-Belle. 2011-01-1549---copie.JPGS'ensuit une traversée en face nord pour rejoindre la bonne trace. Toujours un peu d'émotion car c'est dans cette pente que nous nous sommes fait piéger avec Serge et Volo en octobre 2003. Nous avions dégagé Serge avec l'équipement arva/pelle/sonde sous 1m60 de neige. Notre ami n'est pas prêt de l'oublier et son père me surnomme depuis "le terrassier". Nous atteignons le sommet des Aiguilletes un peu avant midi. La vue est panoramique sur Belledonne et notamment le grand Pic.2011-01-1556---copie.JPG Il est temps de se lancer dans la face sud, skiée la veille par Volo et Daniel. La neige est un peu molle et il faut rester prudent mais on trouve de bonnes contre-pentes encore un peu fermes comme on les aime. La descente consiste à chercher la meilleure neige de printemps jusque dans le ruisseau de Couard que l'on touche le plus tard possible.2011-01-1558---copie.JPGNous passons en rive gauche vers 1850 m pour éviter la gorge ravagée par les coulées. Le ski devient technique et exigeant et mes cuisses morflent en essayant (en vain) de suivre Marco qui slalomme comme peu le feraient. 50 mètres de remontée permettent de retrouver le parking. Il est midi trente. On va pouvoir savourer cette matinée sportive (2 km verticaux et deux couloir de niveau 4.2).

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Rédigé par lta38

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Publié le 15 Janvier 2011

2011-01-1528---copie.JPGEn ce samedi après-midi printanier, l'objectif était de skier avec Stella. Le choix du lieu n'est pas facile : les petites stations de Chartreuse sont fermées ; Chamrousse et les Sept-Laux vont être prises d'assaut. En plus, nous n'avons besoin que d'un petit téléski et d'une piste : si on pouvait éviter les gros domaines skiables... Heureusement, avec les webcams, nous disposons de formidables outils pour choisir sa destination. Le domaine skiable de Lans-en-Vercors est fermé mais le domaine de l'Aigle situé au niveau du village fonctionne grâce à la neige accumulée par les enneigeurs artificiels. Je suis globalement contre ce que l'on appelle le canon à neige dans le langage courant, mais sans être catégorique (peut-être pour ne pas culpabiliser d'être venu là aujourd'hui ?). Vouloir à tout prix enneiger des dizaines de kilomètres de pistes me paraît aller contre nature. S'il n'y a pas de neige, il n'y a qu'à proposer autre chose (et les idées d'activités ne manquent pas). Sans compter que sans canons, on arrive toujours chaque année à avoir de la neige sur au moins une partie du domaine skiable des grosses stations. Et puis, par ailleurs, je ne prends aucun plaisir à skier sur des boulevards alors qu'autour tout est vert. En revanche, si l'enneigement artificiel se limite à enneiger une petite piste d'un village de montagne sur laquelle on peut permettre d'initier au ski et de "prendre l'air" (à défaut de faire du vrai ski), cela ne me dérange pas. On pourrait donc imaginer que chaque station se limite à une ou deux pistes avec enneigeurs mais bon, encore une fois, la problématique est économique et bien plus complexe. Il faut répondre à la demande coûte que coûte. Le "bon" exemple reste pour moi Corrençon-en-Vercors. Un "grand" domaine de ski "d'altitude" (entre 1250 et 2050 m) avec plusieurs pistes et remontées sans canons à neige et un tout petit domaine au niveau du village (entre 1100 et 1250 m), avec enneigeurs artificiels permettant, en cas de disette (une fois tous les dix ans en moyenne), de proposer deux petites pistes de ski. Cette politique colle d'ailleurs bien à la commune qui a choisi aussi de ne pas saler ses routes...2011-01-1526---copie.JPGBref, à Lans, on a enneigé la petite piste de l'Aigle si bien que le téléski fonctionne, ainsi que le tapis roulant qui permet d'accéder, d'un côté, à la partie facile de la piste, et de l'autre, à une piste de luge. Aucun intérêt pour le skieur chevronné mais pour emmener un enfant, c'est tout différent. Une fois de plus, le domaine est peu fréquenté et on ne risque pas la collision ou la file d'attente. Et on profite d'installations ludiques.2011-01-1530---copie.JPGStella en profitera durant une heure et demie et nous finirons par quelques descentes de luge. L'après-midi devait se terminer par des observations de cervidés. Un chevreuil aura la vie sauve grâce à un coup de frein reflexe mais ce sera la seule observation. Les cerfs restent bien planqués avec ces chaleurs, l'absence de neige ne favorisant pas non plus les regroupements aux abords des maisons. Nous rentrons bredouilles mais satisfaits de cet après-midi de Petit Ski Peinard.

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Rédigé par lta38

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Publié le 14 Janvier 2011

Les aléas météo et les situations atypiques (c'est aussi ce qui fait le charme de nos activités de pleine nature et de leurs imprévus) de cet hiver 2011 n'ont pas fini de nous surprendre.

Il a d'abord fallu attendre le 25 octobre pour voir la première chute de neige significative puis une semaine plus tard pour la seconde couche. Peu de temps après (le 10 novembre pour être précis), une troisième belle chute (environ 50 cm vers 1800 m) pouvait laisser présager une saison de bel augure. Une semaine plus tard, la neige faisait à nouveau son apparition en moyenne montagne. Finalement, nous abordons la fin novembre avec un léger excédent de neige par rapport aux normales et, bonne nouvelle pour les skieurs, tous les massifs sont concernés.2011-01-0766.jpg

une Chartreuse bien enneigée fin novembre 2010


Afin de donner une nouvelle fausse impression, l'hiver met un gros coup le premier décembre. La neige descend en force en plaine avec 30 cm à Grenoble et 40 cm à Chambéry. Cet épisode ne touche pas que les Alpes puis certains certains du Cotentin sont recouverts de 50 à 60 cm d'or blanc. Le nord-est n'est pas en reste et on peut dire que les 2/3 de l'hexagone sont enneigés.2011-01-0838---copie.JPG

30 cm de neige à Grenoble le 1 décembre 2010


A partir de là, tout le monde se plaît à dire que l'hiver démarre en fanfare mais c'était sans compter sur ces satanés coups de foehn quasi systématiques en Isère après une chute de neige à basse altitude de fin d'automne. En deux jours, tout était nettoyé ! Pourtant, le froid reste bien présent en décembre et la neige revient régulièrement en plaine avec un nouveau gros coup le 17 décembre (15 cm à Grenoble). Deux jours plus tard, c'est rebelotte avec le foehn et tout est à refaire.2011-01-0963.jpg

Le 11 décembre, la Matheysine fait la gueule après le foehn


La situation va se répéter une troisième fois. A Noël, l'est de la France (et notamment le nord-est) prend un gros coup de neige. On relève fréquemment 20 à 40 cm en plaine de l'Alsace au Pas-de-Calais en passant par les Ardennes (qui, soit dit en passant, n'avaient pas été touchés par le précédente redoux). Les Alpes ne sont pas en reste puisqu'au nord de l'agglo de Grenoble, Voreppe reçoit un coup de pinceau blanc de 30 cm d'épaisseur. Troisième grosse neige en plaine et... troisième sèche-cheveux cinq jours après. Retour à la case départ mais sans empocher les 20 000 francs pour les stations de ski de moyenne montagne.2011-01-1484.jpg

Grenoble et la Chartreuse lessivées début janvier 2011


Au final, avec ces coups de redoux ayant opéré systématiquement jusque vers 2500 m d'altitude, l'enneigement est très nettement déficitaire en-dessous de 2000 m en ce début janvier 2011. Il semble conforme aux normales entre 2000 et 2500 m (la balise nivose de l'Aigleton en Belledonne, située à près de 2300 m d'altitude indique un manteau neigeux de 2 m de haut) et probablement un peu excédentaire au-delà.

Un redoux généralisé (redoux de beau temps, sans foehn ce qui change toute la donne car au moins, ça ne fond pas la nuit) sur la France met un terme à la vague de froid (et à la neige qui persistait au sol depuis fin novembre) dans le nord du pays mais annonce aussi de mauvais jours au peu de neige de moyenne montagne. Fort heureusement, un front humide non prévu à l'avance par les prévisionnistes vient d'apporter, en deux coups, 50 cm de neige vers 2000 m sur nos massifs. C'est tout juste (mais c'est déjà ça) de quoi résister aux températures anormalement hautes de ce début janvier (2°C à Grenoble ce matin, 4°C à Chamrousse et ça monte à plus de 10°C en journée !). Si le froid est effectivement de retour comme on le voit sur les cartes du modèle GFS progressivement à partir de mercredi prochain, les chutes de ce début de semaine devraient permettre de protéger tout juste ce qu'il y avait en-dessous. C'est déjà ça. A suivre...

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Bon tout ça n'est pas bien grave et n'empêche pas de faire des activités liées à la neige comme le week-end dernier et cette balade "familles" avec les Cévenols et les Massala quelque part en Belledonne. Mais j'aime que chaque saison se fasse, et si possible au bon moment. Je compte donc sur la seconde moitié de l'hiver pour nous servir en évitant un printemps pourri comme l'an dernier.


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Rédigé par lta38

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Publié le 12 Janvier 2011

tlt5_mountain.jpgUtilisant la Scarpa Laser pour le ski-alpinisme depuis près de 10 ans, je viens de passer chez Dynafit pour les chaussures. J'ai trouvé dans la TLT5 Mountain, un certain nombre d'améliorations attendues par rapport à une Laser.
1- Elle fait partie des modèles légers (moins de 2500 g la paire en 26,0). Exactement 2200g la paire sans languette (soit 650 g de gagné par rapport à mes Laser).
2- Elle fait partie des modèles bon marché (450€ sans réduction).
3- Elle est au moins aussi confortable que ma Laser.
4- Elle est au moins aussi précise en descente que ma Laser.
5- Il y a deux fois moins de manip (2,5 contre 5) pour passer de la position montée à la position descente qu'avec une Laser.
Sans entrer dans le détail, d'autant que je n'ai pas vraiment de points de comparaison avec d'autres modèles actuels concurrents, j'ai trouvé dans la TLT5 M un excellent rapport qualité/prix avec les améliorations que je souhaitais avoir par rapport à mon précédent modèle.
Les skieurs-alpinistes intéressés par de vraies chaussures de rando (et pas les modèles "enclumes" à 4 boucles plus adaptés au skieur randonneur occasionnel ou hors-piste) pourront, pour plus de précision, visualiser cet excellent comparatif fait par Volo.

Je n'ai aucune action chez Dynafit mais après le ski (Seven Summit), la fixation sur laquelle je ne reviens pas, le casque et maintenant la chaussure, la marque autrichienne n'a pas fini de me séduire.

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Rédigé par lta38

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Publié le 8 Janvier 2011

Joël et sa petite famille sont venus des Cévennes passer le week-end. Nous avions l'espoir de faire du ski mais après deux jours avec 18°C à Grenoble, les possibilités sont minces sans avoir à faire des heures de voiture. Nous optons pour une sortie de fin d'aprem du côté de Chamrousse, favorisé par son accès élevé.

Départ à 15h de "Roche-Bé", montée express à la Croix puis descente sur les Lessines et remontée au Petit Van où ça souffle fort. Avec cette douceur, nous ne souffrons pas du froid malgré éole mais la descente nécessite quand même une petite veste et une paire de gants. A proximité du sommet, nous discutons un instant avec Pierre Gignoux, Caro et Mat Bordin (Yvon passant comme une fusée) venus poser les fanions en vue de la course de ski-alpinisme du lendemain (la croix de Chamrousse). Nous descendons rapidement le petit couloir nord-ouest puis remettons les peaux une nouvelle fois aux Lessines pour remonter au sommet de la Botte. L'ambiance est toujours aussi glauque : humide, douce, bref, rien qui ne ressemble à l'hiver. Nous arrivons au sommet de la Botte et faisons une petite pause dans l'espoir d'avoir un rayon de soleil du soir. A 16h45, toujours rien. Nous attaquons la face sud dans un état relativement mauvais : une croûtée pas loin d'être inskiable lorsqu'elle ne porte pas. La descente des Vans bénéficiait d'un dammage régulier comme en piste de station : le ski y était fort agréable mais là, c'est du mauvais. Le soleil perce avant que nous ne basculions dans l'ombre du col de l'Infernet. cham.jpgOn en profite pour faire une image qui ne reflète pas du tout la qualité de la sortie mais qui restera le moment agréable de ces deux heures en montagne. Comme quoi, il faut se méfier des images. Un virage avec de la neige qui vole, face au soleil couchant. Certes un bel instant mais du ski de bien piètre qualité et ça ne s'améliore pas en descendant : la suite est excécrable jusqu'aux lacs Achard où nous "repeautons" une dernière fois en direction de la croupe sud de la croix de Chamrousse. 2011-01-1507.jpgDernière descente par les pistes dans une semie-obscurité mais avec une visibilité suffisante pour ne pas user des frontales avec un ciel magnifique en direction du Vercors. On a pris l'air, on a fait monter le cœur, les muscles ont chauffé et on a eu cinq minutes de lumière magique. Cela suffit à nous rendre heureux.2011-01-1503.jpg

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Rédigé par lta38

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