escalade-alpi

Publié le 3 Août 2016

Cette montagne, je la connais (au moins en photo) depuis plus de trente ans. J'avais à peine dix ans lorsque j'ai serré la main à Gaston (Rébuffat), alors que je connaissais son livre par coeur (les 100 plus belles du massif du Mont-Blanc ; par coeur, comprenez, quelle course à quel numéro !). Dans cette bible de l'alpinisme d'antan, une page était consacrée au Petit Clocher du Portalet. Sa construction yosémitique m'impressionnait.

Il a fallu attendre et puis...

Alors certes, on n'a grimpé ni la face est (de profil), ni la face nord (de face) mais même si la face sud est de loin la moins impressionnante de toutes, l'escalade n'est pas une simple promenade et la voie "le chic, le chèque, le choc" des frères Rémy laissera des traces sur les mains insuffisamment protégées et meutries par un granit abrasif qu'il faut serrer. Si l'an dernier j'avais tout enchaîné à vue la voie Palandre (déjà réputé pour ne pas être tendre avec les cotations) au Moine (le Druide), cette fois, il faudra repasser.

L1 : 5c. ben ça court déjà pas ! Ca promet pour la suite.

L2 : 6a+. Ben c'est pareil mais en plus dur. J'ai l'impression d'être proche de mes limites.

L3 : 6c. Je rate le crux de départ mais la suite déroule bien sauf que la seconde partie ne comporte aucun point sur vingt mètres alors que les quinze premiers sont bien équipés. Je doute de l'itinéraire et pinaille. Pourtant, il n'y a pas d'autre issue. Il faut grimper et se protéger et ce n'est pas facile, mais alors pas facile du tout. 

L4 : 6c. cette fois ça coche, mais en second ;)

L5 : 6b. C'est court mais c'est dur !

L6 : 6c. Ah bon ? On a rien compris au pas de départ ni l'un ni l'autre. Si on avait lu 7a ou 7a+ sur le topo on n'aurait pas dit que c'était une cotation bradée ! Il parait qu'un certain BBX croisé le soir au refuge et passé par là la veille aurait trouvé le pas bien bien dur (mais il l'a réussi lui...).

L7 : 5c. Sans la bonne technique, c'est (au moins) 6b+. Sinon, c'est amusant mais ils sont durs avec les cot' les frérots. 

Descente en rappel dans la voie et montée au refuge d'Orny en vue de la suite.

A noter le tarif (15€ l'aller, 19€ l'aller-retour du siège (pas donné) de Champex pour économiser sept-cents mètres de dénivelé. On mange très bien dans cette cabane (faut dire cabane et non refuge en Suisse).

Tout finit par arriver
Tout finit par arriver
L1 : 5c (!!!)

L1 : 5c (!!!)

L2 : 6a+ (magnifique)

L2 : 6a+ (magnifique)

L3 : 6c très exigeant à protéger

L3 : 6c très exigeant à protéger

L4 : 6c

L4 : 6c

L5 : 6b

L5 : 6b

L6 : 6c mutant !

L6 : 6c mutant !

Sommet !

Sommet !

Cordée en rappel dans la face nord, terrible !!!

Cordée en rappel dans la face nord, terrible !!!

L'envie de revenir grimper cette face mais le niveau est doute un peu juste

L'envie de revenir grimper cette face mais le niveau est doute un peu juste

Remontée à la cabane d'Orny

Remontée à la cabane d'Orny

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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Publié le 29 Juillet 2016

Après quinze jours passés en-dessous du niveau de la mer, retour à la montagne avec un objectif multiple pour cette sortie.

 Il s'agit à la fois de retrouver tout simplement la montagne, de profiter d'un beau bivouac sur un sommet mais aussi de faire quelques globules en vue d'objectifs plus ambitieux en altitude.

J'avais aussi l'idée de faire quelques photos ; c'est pour cela que j'ai choisi la Grande Lance de Domène qui est un des plus beaux sites pour faire de la photo de montagne en Belledonne.

Je pars en mode ultra light avec mon petit sac à dos vingt litres de ski-alpinisme. À l'intérieur le strict minimum : le sac de couchage Valandré mirage, un matelas Thermarest NeoAir XLite 120 cm,  une couverture de survie, un T-shirt manches longues, une doudoune légère, un buff, la lampe frontale Petzl Tikka XP, juste de quoi tenir au niveau nourriture sans réchaud, une bouteille d'eau d'un litre mais vide avec le petit filtre Lifestraw et le matériel photo. Là encore du léger : Lumix GM1 et trois objectifs (fish-eye, transtandard et télé-zoom) avec le gorillapod Hybrid, le tout pesant moins de mille deux-cents grammes. Et les bâtons pliables.

Je ne savais pas trop par quel itinéraire monter mais je voulais essayer l'arête du Loup que je n'ai jamais faite au-delà des dents du même nom. Après un arrêt pour boire au lac du Crozet, je quitte "l'autoroute" à gauche pensant que j'allais trouver de l'eau sous le lac du loup. Malheureusement le vallon et bien sec. Tirant trop à gauche, j'ai la flemme de redescendre un peu prendre de l'eau dans le lac du loup ; du coup je monte en direction du col du Loup puis bascule dans la petite descente sur le vallon de la Sitre. Je remonte alors le déversoir de la Sitre que j'ai skié il y a un mois, bois un grand coup et remplis un litre d'eau qui devrait suffire jusqu'au lendemain matin lors de la descente sur les Domenon.  Je décide de gagner la partie haute de l'arête du Loup par la rive gauche. Le déversoir de la Sitre, assez accueillant en hiver bien que présentant une section à quarante degrés est plus délicat en été avec une zone de dalles de gneiss polies par l'érosion. Assez délicat en basket mais en allant au plus simple ça reste assez facile. La partie terminale de l'arête du Loup est plus facile que je ne pensais avec seulement quelques pas d'équilibre. En étant parti un peu avant 18h, je sors au sommet à 20h30 sans avoir couru ce qui me laisse une grosse demie-heure pour m'installer et faire des photos.

Ensuite c'est grignotis et dodo. On verra pour les images de nuit en fonctions des réveils car lors d'un tel bivouac on ne dort pas en continu.

 

Chamois (à gauche) et bouquetin (à droite)

Chamois (à gauche) et bouquetin (à droite)

Sur l'arête du Loup

Sur l'arête du Loup

Sommet en direction du Grand Pic

Sommet en direction du Grand Pic

La même au fish-eye avec le bivouac

La même au fish-eye avec le bivouac

Prêt !

Prêt !

Quelle lumière !

Quelle lumière !

Derniers feux du côté de la vallée
Derniers feux du côté de la vallée

Derniers feux du côté de la vallée

Bonne nuit !

Bonne nuit !

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #paysages

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Publié le 10 Juillet 2016

Le nom de cette très belle voie d'escalade du massif des Cerces (pic de l'Aigle) suffit parfaitement à résumer cette journée avec François, retrouvé il y a deux mois dans le Vercors après plusieurs années de "séparation". L'occasion de papoter, de faire quelques projets peut-être pour le mois d'août mais aussi de grimper. Compte tenu du peu d'entraînement de cette année avec ce printemps détestable, la difficulté était déjà certaine. Fort heureusement, ce n'est pas athlétique et on finit sans être "carbo".

Il nous reste largement le temps de refaire une seconde voie mais ni l'un ni l'autre n'en avons envie. François paie sa tournée à plan Lachat et avant de rentrer, je m'en ressers une seconde chez la Wadoux familiy à Valloire. Il est maintenant temps de se préparer pour d'autres projets.

Pic de l'Aigle, Carpe Diem. 6b ; 6b+ ; 7a ; 7a ; 6c ; 6a+ ; 7a+ (6b+ obl.). Corde à simple 45 m ; 13 dégaines. Approche/retour (à pied) = 15 minutes chacun depuis le camp des Rochilles atteint en véhicule "classique" malgré un passage trop creusé aux trois-quarts de la piste entre les Mottets et le terminus (au pire, se garer à l'épingle précédant ce passage et rajouter un quart d'heure aller/retour).

L2

L2

L3

L3

L4

L4

Sur le bitard du R4

Sur le bitard du R4

R4 (photo François Thirion)

R4 (photo François Thirion)

L5 (photo François Thirion qui n'avale pas le mou dans le crux)

L5 (photo François Thirion qui n'avale pas le mou dans le crux)

L6 (photo François Thirion)

L6 (photo François Thirion)

R6 et la grande face derrière où se déroule "Kheops", une voie "Mussato" cotée ABO

R6 et la grande face derrière où se déroule "Kheops", une voie "Mussato" cotée ABO

L7

L7

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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Publié le 29 Juin 2016

Gérer une via ferrata avec deux enfants non autonomes (encore que... mais il faudrait surveiller tous les mouvements ce qui est trop compliqué/risqué alors je préfère les encorder) est quand même assez exigeant et aussi chronophage pour faire les choses bien. Aussi, pas question de les y emmener dans ces conditions (deux ensemble, encordées...) en pleine saison car bouchon assuré derrière. Aussi, je choisis les périodes creuses. La télécabine de la Croix de Chamrousse vient d'ouvrir. En semaine et encore en juin, il ne devrait pas y avoir grand monde. Alors go ! Cette façon de faire évite aussi une marche d'approche peu intéressante sur les pistes, d'autant plus que les enfants sont fatigués en cette fin d'année scolaire. Et on s'échappe très vite du bazar de Chamrousse (travaux aux Seiglières, travaux sur Casserousse avec le nouveau télésiège en préparation, alternat de circulation avant le Recoin, pelle mécanique au Recoin, terrassements à la Croix...).

Vingt minutes de descente et on est à pied d'oeuvre. La via peut se résumer de la façon suivante :
- Une première partie fort redressée qui met un peu dans l'ambiance
- Une suite facile qui déroule sur des vires
- La passerelle suivie d'une traversée un peu aérienne mais relativement facile
- Un ultime ressaut encore plus raide que le premier

Si on compte une bonne pause avant la passerelle histoire de goûter, l'ensemble nous aura pris deux petites heures en tirant des longueurs de quinze mètres dans les deux ressauts et en avançant à corde tendue à l'aide des queues de cochon dans les traversées. La traversée après la passerelle franchit de petits éperons si bien qu'à corde tendue, on est trop loin des seconds et on ne peut pas les aides ni les rassurer. J'ai donc pour la première fois expérimenté les deux longes pour les filles, surveillées de très près. Elles ont parfaitement compris le système mais il faut rester vigilant.

Descente par la Casserousse sous de petites gouttes de pluie rafraichissantes.

La passerelle

La passerelle

Sommet de la via ferrata, vue imprenable sur les lacs Robert

Sommet de la via ferrata, vue imprenable sur les lacs Robert

Bouts de névés sur la Casserousse

Bouts de névés sur la Casserousse

Sentier paisible et verdoyant pour finir

Sentier paisible et verdoyant pour finir

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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Publié le 27 Juin 2016

Au risque de me répéter, le printemps n'a pas vraiment eu lieu et les rares créneaux ont été difficilement prévisibles. Depuis 2011, nous avons instauré une sortie escalade hebdomadaire after taf hors vacances scolaires avec Candice ; à partir de septembre-octobre ça se passe à Espace Vertical mais dès le changement d'heure (i.e. pour les trois mois du printemps), c'est bien sûr en extérieur. Couenne ou grande voie c'est selon.

Cette année, c'est la cata. Avec cette météo improbable et la non-possibilité de décaler notre journée en fonction du temps, le bilan est des plus minces. Pas une seule grande voie digne de ce nom ; deux sorties de voies de quatre longueurs, deux sorties couenne. Nous voulions terminer par un petit "voyage" afin de profiter du seul lundi véritablement valable malgré une certaine fraîcheur, surtout à l'endroit choisi : la face ouest de la dent de Crolles.

On perd pas mal de temps au départ : achat de quoi manger, récup' d'un coupe-vent pour Candice partie sans doute un peu trop light, détour par la Terrasse pour cause de tunnel fermé. Il est déjà 18h10 lorsque l'on commence à marcher au col du Coq. Une heure plus tard, on commence réellement à grimper. L'idée est de commencer par les premières longueurs de "brunes de l'été" et d'éviter le final bouseux par la fin des "cénobites tranquilles" a priori majeure et non parcourue cause timing lors de notre montée ici avec Thibaut il y a quelques années.

La première partie n'est pas démente mais mérite tout de même d'être parcourue malgré les nombreuses vires qui séparent chaque longueur. Des pas de bloc pas si faciles et quelques passages croustillants (et qui le resteront)  : 6b ; 6c+ ; 6a ; 6a+ ; 6a. On arrive au sangle de la Barrère.

On traverse à gauche pour trouver les deux dernières longueurs des cénobites. Depuis le temps que je passe au pied, ça a vraiment l'air majeur. Le départ est un mur déversant à trous vraiment unique. Avec la conti actuelle et le 6c annoncé sévère par les répétiteurs, ça devrait "donner". Il ne reste pas beaucoup de temps avant le coucher du soleil alors j'attaque bille en tête. Une fois clippé le deuxième point après un début en traversée, je me rends compte que le suivant est vraiment loin. Les enc... Je ne m'arrête pas et vais de trou plus ou moins bon (il y en a toujours un bon mais il faut prendre le temps de le trouver) en trou plus ou moins bon. Je suis déjà bien haut au-dessus du point et n'ai pas du tout envie de voler bien que ça déverse un peu. Et ce n'est pas encore fini. Bien daubé, je commence à amorcer une désescalade puis, dans un soupçon de réflexion ("ça va me cramer encore plus et ce sera compliqué de repartir" ou alors "il ne me reste que deux mètres") ou d'orgueil je repars vers le haut. Je "tombe" sur un trou assez bon au niveau du point. Je pose la paire. Cramé. Je n'ose pas. Si je vole, c'est pour un voyage de dix mètres. Pas envie. Je tiens la dégaine et clippe.

Longueur suivante pour Candice (chacun son fardeau). Le soleil se couche. Là encore le 6c+ est annoncé plutôt 7a. Le départ est bien retors. Puis vient le fameux pas de dalle obligatoire. Je ne vois pas ma partenaire mais on communique. Elle a déjà pas mal donné. La nuit est proche. Ca caille. En cas de chute, c'est deux à trois mètres les pieds à plat sur une dalle quasi plate. On repense à l'entorse de l'an dernier au Cornafion qui lui a causé un arrêt prolongé et l'abandon de son projet d'été du GR20. Et là, elle part dans une semaine. Ces quelques mètres valent-ils le coup de risquer la blessure à cette heure et à cette date-là ? A l'image de ce printemps, la montagne ne veut pas de nous une fois de plus. Candice essaie deux fois puis décide de s'en tenir là. Compte tenu du timing, du vent, de la température... Je décide de ne pas remonter. Il restera dix mètres de difficulté pour sortir au sommet. Ce sera pour une autre fois. Deux rappels plus tard, on est sur le sangle de la Barrère. C'était quand même une chouette soirée.

L1 (6b) des "brunes"

L1 (6b) des "brunes"

L3 (6a) des "brunes"

L3 (6a) des "brunes"

L4 (6a+) des "brunes"

L4 (6a+) des "brunes"

Le 6c(+) des Cénobites ; Candice sort du mur engagé et des difficultés (reste juste un réta un peu tordu)

Le 6c(+) des Cénobites ; Candice sort du mur engagé et des difficultés (reste juste un réta un peu tordu)

Le 6c+(7a) final des Cénobites. Déjà pas mal d'énergie dépensée pour arriver là et ce n'est pas fini.

Le 6c+(7a) final des Cénobites. Déjà pas mal d'énergie dépensée pour arriver là et ce n'est pas fini.

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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