Publié le 20 Mars 2024

Ce mardi, après une tentative avortée pour cause de météo, j'ai enfin pu réaliser ce très beau tour en ajoutant quelques variantes, notamment le sommet central du Ferrouillet. En partant à presque 11h du matin, une fois quitté le habert d'Aiguebelle, je ne verrai pas âme qui vive. Remarques en vrac :

- Au pas de la Coche, il faut vraiment monter au dôme 2150 pour poursuivre. Compte tenu de la neige de printemps, ne pas hésiter à descendre versant Rivier jusqu'à la limite de la forêt (cabane de la Pessée, 1750 m).

- Le tour classique passe par la brèche de Roche Fendue mais on peut faire plus joli en montant au sommet principal du Ferrouillet (pointe centrale nord). Il s'agit d'une belle pente (ski = 3.3 versant est) qui parvient au p. côté 2571, juste en-dessous du point culminant du Ferrouillet.

- Descente combe sud-ouest en transfo parfaite à 14h30. Deux option 150 m plus bas : la combe elle-même ou le couloir ouest à droite. Je me dis qu'à cette heure-ci, le second doit être pas trop mal revenu. Erreur. Le haut (le plus raide) l'est mais l'étroiture est encore dans l'ombre sous la tour où passe la voie d'escalade "les amis du Ferrouillet". La neige est verglacée (pluie de la veille). Mes skis n'accrochent rien (K2 Wayback 98) et la fixation (Marker Alpiniste) a déjà déchaussé à deux reprises à la descente en neige très dure, même verrouillée. Est-ce dû à la largeur des skis sur ce type de fixation ? La question mérite d'être posée car ça m'est déjà arrivé sur le même modèle sur un autre ski. Du coup, descendu à mi-couloir, je remonte à pied !

- Poursuite (donc) de la combe sud-ouest jusqu'à l'entrée du couloir du lac Bleu, complètement verglacé lui-aussi. En dérapant un peu sèchement, un ski déchausse (CQFD). Je manque de me la coller et je le récupère miraculeusement avant qu'il ne parte vers le lac de Crop. C'en est trop, je passe en crampons. Je crois que c'est la première fois que ça m'arrive. La prochaine fois, je prends mes Blizzard et mes Plum.

- Sous le lac de Crop, je croise un couple sans sac à dos, en baskets et en t-shirt. Ils se sont fait peur sur la neige gelée et ont fait demi-tour. Ils pensaient qu'il n'y aurait plus de neige à cette altitude et ont été surpris. Peut-être ont-ils pris comme repère l'absence de neige sur le versant sud de la dent de Crolles à altitude équivalente ? Crop, même cette année, est à déconseiller aux piétons avant la mi-mai. Ils pensaient voir le dégel du lac. Là encore, ils ont au moins deux bons mois d'avance !!! La surfréquentation de la montagne post Covid nous apporte bien des surprises...

- Enfin, remarque générale sur la descente sous le lac de Crop. J'y suis passé une petite dizaine de fois à skis en trente ans. C'est peu mais suffisamment pour me faire une idée du truc, d'autant que dans 100% des cas, j'ai trouvé cette descente peu skiante, peu intéressante voire rébarbative. Si on ajoute qu'au-dessus, ça traverse à plusieurs reprises, ça fait pas mal de sections sans intérêt (voire pénibles) pour le ski. Or, la descente est quasi un border cross tellement il y a du passage. Surprenant ! Si on n'a pas la caisse et qu'on se contente d'un Replomb ou d'une mine de Fer, il faut compter sur au moins la moitié de mauvais ski. Autant aller ailleurs. Et si on a la forme, autant venir ici en boucle par le haut : le retour par le Grand Replomb ouest puis Orionde permet d'éviter toute la partie merdique. 

- Bon, comme c'était excellent versant est, retour le lendemain pour skier la face est du Ferrouillet Central puis un couloir est (à vue) descendant de l'épaule est de la Scia : superbe itinéraire même si un poil expo en haut. Descente finale par la face ouest du dôme de la Coche : pas beaucoup de virages à jeter sur presque 2000 mètres !

Panorama depuis le sommet du Ferrouillet central nord

Panorama depuis le sommet du Ferrouillet central nord

La face est de l'épaule de la Scia

La face est de l'épaule de la Scia

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #ski-glisse

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Publié le 13 Mars 2024

Les années passent ; du coup, j'essaie de me mettre à la page et de prendre le langage des jeunes pour tenter de le rester. Mais bon, le chien qui a mordu mes parents me court après et je n'y échapperai pas. En attendant, la forme permet de faire une journée de ouf avec traçage intégral sur 2300 mètres de dénivelé, à la montée comme à la descente, et deux runs de haut vol, mettant sans doute cette journée dans le top 3 de la saison. De quoi rattraper la sortie du lundi dans une neige trop irrégulière du côté du Collet-d'Allevard.

Une journée partagée avec Lolo, toujours en forme et motivé. Mais aussi avec Thomas. Ce n'est pas si souvent qu'on se voit alors lorsqu'il me tend une perche, c'est difficile de résister. Thomas est tout aussi photogénique sur sa board que Lolo sur ses skis ; le problème, c'est d'être suffisamment rapide pour l'y saisir. Il tape droit, jump tout ce qu'il trouve et disparaît sous un nuage de poudre.

Une journée à marquer d'une pierre blanche avec les copains du côté des Cabottes. Et promis, je reviens à du Français correct pour la prochaine. 

Runs de ouf
Runs de ouf
Runs de ouf
Runs de ouf
Runs de ouf
Runs de ouf
Runs de ouf

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #ski-glisse

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Publié le 9 Mars 2024

Nos traces à Montgenèvre en cette fin de séjour haut-alpin ont déjà été effacées par le gros retour d'est qui a touché la frontière italienne, remplissant des secteurs jusqu'alors "sinistrés" (en neige).

En cette reprise, l'actualité nous a tristement rappelé que notre passage ici bas était éphémère, parfois même trop éphémère. Ce vendredi 8 mars, malgré une météo taquine, je me dirige vers les couloirs versant nord du panneau Sifflet-Ferrouillet. Tout a été tracé ou presque la veille à la faveur de la plus belle journée de la semaine. Du coup, je me rabats sur une couenne, que j'ai trouvé assez raide d'ailleurs, en versant nord de l'arête est du Sifflet, et que je n'avais jamais faite. Avec un petit bonus sur la bascule côté Sciallet, cela suffira à cette après-midi sous le vent et la petite neige qui tombe. 10 cm d'averses un peu tous les jours. Nos traces disparaissent vite. En rentrant, je suis très loin d'imaginer que Simon, avec qui j'ai grimpé cet automne au Grand Pic de Belledonne, trouvera la mort ce même jour dans le Vercors à 1700 m d'altitude par risque 1...

Triste fin de semaine. Je n'ai connu Simon que lors de cette sortie grâce à Manu. C'était un jeune déjà expérimenté en montagne. Il m'avait touché par sa simplicité de vivre loin des réseaux et de la modernité.

Avec Simon et Manu au Grand Pic l'automne dernier ; couloir nord du Sifflet
Avec Simon et Manu au Grand Pic l'automne dernier ; couloir nord du Sifflet

Avec Simon et Manu au Grand Pic l'automne dernier ; couloir nord du Sifflet

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #ski-glisse

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Publié le 28 Février 2024

Il s'agit d'une grande classique de la vallée de Névache. On monte par le refuge de Buffère puis on tire à droite. Après deux jours de randonnée, les ados doivent bosser un peu et profitent de la neige fraîche pour peaufiner la technique de l'igloo. Pour ma part, je monte à la crête, fais un aller-retour versant refuge puis descend plein nord par le bois de Sully jusqu'au pont de la Souchière. La pente permet de descendre correctement dans une neige qui s'alourdit.

Le lendemain, par des conditions encore plus lourdes, toute l'équipe réalise la course en aller-retour par le versant Buffère, la piste dite "des motoneige" permettant d'éviter la neige compliquée à skier. Le décor reste splendide ; en particulier, les tranches de neige autour des ruisseaux qui n'arrivent pas à geler cet hiver. Pas mal de monde sur l'itinéraire du refuge, faisable à pied sans aucun matériel du fait du damage du sentier.

Crête de Baude
Crête de Baude
Crête de Baude
Crête de Baude
Crête de Baude
Crête de Baude
Crête de Baude

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Rédigé par lta38

Publié dans #Cerces, #ski-glisse

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Publié le 26 Février 2024

Je savais que je devrais m'y coller. Il a neigé toute la nuit. Départ skis aux pieds depuis le chalet à travers les ruelles à peine réveillées (non, j'exagère un peu). A peine passé le pont de l'Outre, même la piste de fond n'a pas été damée. C'est parti pour une tranchée de plus en plus profonde jusqu'à la Grande Cime, en évitant sagement le plus raide sur la partie terminale où je laisse passer le jeune intrépide du groupe pour qu'il se rende compte un instant de ce qu'est la guerre des tranchées, version ski-alpinisme bien sûr. Chaussage des skis 50 m sous le sommet. Il faut quand même de la pente sinon, ça je tourne pas.

95 au patin sont bien insuffisants y compris pour les gabarits les plus légers de notre groupe. Mais peu importe, c'est ambiance hiver comme on aime. 

Jour de peuf
Jour de peuf
Jour de peuf
Jour de peuf
Jour de peuf
Jour de peuf
Jour de peuf
Jour de peuf
Jour de peuf

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Rédigé par lta38

Publié dans #Cerces, #ski-glisse

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